L'exercice physique modéré : un excellent anti-cholestérol

Indépendamment de la perte de poids, l'exercice physique permet, à lui seul, de réduire le taux de cholestérol et donc les risques de maladie cardiovasculaire. De plus, la quantité d'activité physique semble bien plus importante que l'intensité de cette activité.
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Quels liens entre cholestérol et activité physique ?

Afin de relier taux de cholestérl et activité physique, une étude ne s'est pas contentée de mesurer le taux de cholestérol sanguin, mais celui des molécules qui transportent le cholestéroldans la circulation sanguine (1). Les chercheurs se sont donc intéressés aux lipoprotéines. Le cholestérol est un lipide qui utilise la circulation sanguine afin d'aller alimenter les différents tissus. Lorsqu'il circule dans le sang, le cholestérol se fixe sur des protéines de transport. La combinaison cholestérol-protéine de transport est ainsi appelée lipoprotéine.

C'est en analysant précisément les taux de ces lipoprotéines et leur taille, chez plus d'une centaine de patients en surpoids et n'ayant pas changé leur alimentation durant plus de 8 mois, que les auteurs constatent un net bénéfice de l'exercice physique. De plus, leurs données suggèrent que si l'intensité de l'exercice joue un rôle favorable, la quantité est bien plus importante pour diminuer le risque cardiovasculaire.

La répartition des sujets selon leur degré d'activité montre clairement l'effet catastrophique de l'absence de pratique physique sur le taux de cholestérol, surtout le mauvais cholestérol (LDL cholestérol) et donc sur le risque cardiaque et cardiovasculaire.

5% de LDL cholestérol en moins grâce à l'activité physique

La raison pour laquelle l’activité physique modérée réduit le taux de LDL cholestérol n’est pas encore identifiée de façon précise. Il semble que ce soit essentiellement une activation du catabolisme du LDL cholestérol (dégradation des molécules de mauvais cholestérol). C’est probablement aussi un mécanisme multifactoriel avec une modification des phénomènes inflammatoires, une réduction de la masse grasse et une amélioration de l’insulino-résistance (les tissus et les cellules répondent moins bien à l’insuline, c’est l’une des causes du diabète de type 2).

Une étude d’octobre 2015 (2) a même vérifié cet effet bénéfique d’un programme d’activités physiques modérées non plus chez des personnes non malades en surpoids comme dans l’étude précédente mais ayant une maladie vasculaire périphérique déjà installée (le dépôt d'athérosclérose dans les artères des membres inférieurs principalement). Les taux de cholestérol total et de triglycérides ont baissé de façon significative, suffisamment pour faire régresser la maladie artérielle et pour épargnerla chirurgie à certains.

Pr Éric Bruckert, chef du service d’Endocrinologie-Métabolisme (Hôpital La Pitié Salpêtrière, Paris) : « Le lien entre mauvais cholestérol ( cholestérol LDL) et activité physique est désormais bien connu. Globalement, l’effet de l’activité physique modérée est d’induire une baisse d’environ 5% du taux de cholestérol LDL et une diminution des triglycérides qui elle, varie en fonction du taux de base des personnes.

En revanche, l’activité physique modérée impacte de façon très limitée le « bon cholestérol », le cholestérol HDL. Seules les personnes qui pratiquent une activité physique intensive (marathons etc.) ou celles qui souffrent d’une hypertriglycéridémie (avec une activité physique modérée) pourront voir remonter leur taux de HDL cholestérol. »

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Source : Kraus W.E. et coll., Effects of the amount and intensity of exercise on plasma lipoproteins, New England Journal of Medecine, 347 ( 19) : 1483-92, 7 novembre 2002 .