Comment déboucher les artères pulmonaires ?

Depuis 1996, 150 patients souffrant d'hypertension artérielle pulmonaire ont été opérés grâce à la technique de " thrombo-endartériectomie ". Sous ce nom compliqué se cache une intervention hautement sophistiquée qui n'est pratiquée que par un nombre très réduit d'équipe dans le monde. Elle consiste à nettoyer, par l'intérieur, le réseau artériel pulmonaire pour guérir définitivement la grande majorité des patients ; après cette intervention, 88% des sujets reprennent une vie normale.

En France, chaque année, 100.000 cas d'embolie pulmonaire sont recensés. Cette maladie est due à la formation d'un caillot de sang obstruant l'artère pulmonaire. Trois cas de figure se présentent alors: parfois l'issue est fatale; le plus souvent le caillot se dissout spontanément; ou plus rarement (2 cas sur 1.000), le caillot persiste et se transforme en tissu fibreux. Celui-ci envahit progressivement la paroi interne des artères pulmonaires, provoquant en quelques mois ou quelques années une hypertension artérielle pulmonaire et une artériolite. La situation s'aggrave encore par une défaillance cardiaque lorsque le cœur devient incapable d'éjecter le sang dans les artères pulmonaires. Les poumons étant gorgés de sang mais pas assez oxygénés, la maladie thrombo-embolique pulmonaire chronique se développe. Elle se caractérise par un essoufflement croissant et persistant au repos, une douleur thoracique, des syncopes et un risque de décès à court terme selon la gravité de la maladie.

Trois traitements possibles :

La greffe cœur-poumons (limitée par la pénurie d'organes), un nouveau médicament (limité par son coût et son usage contraignant) ou l' « endarteriectomie ». Mise au point au début des années 90, cette technique sophistiquée consiste par le biais d'un angioscope et d'une caméra vidéo à nettoyer l'intérieur de la paroi des artères, en retirant lambeau par lambeau le tissu fibreux. Si la souplesse des artères n'est pas retrouvée, leur épaisseur diminue nettement et plus de 88% des patients guérissent à la suite de cette intervention et reprennent une vie normale.

En France, seul le centre de Marie-Lannelongue pratique cette opération. En effet, il s'agit d'une opération très spécialisée concernant une maladie peu fréquente et peu connue. Ainsi, son diagnostic est rarement porté et les patients consultent peu pour des dyspnées (essoufflement) surtout au repos. Pourtant, la radiographie pulmonaire permet de suspecter une pathologie sérieuse car notamment la taille du coeur en est accrue.Comme le succès de l'endarteriectomie dépend de la précocité du diagnostic, il est impératif de consulter en cas d'essoufflement, au repos comme à l'effort.

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Source : Conférence de presse du centre chirurgical Marie-Lannelongue, lundi 13 novembre 2000.