La cardiologie délaisse les femmes...

Nous croyons tous que la principale cause de mortalité des femmes européennes est le cancer, notamment le cancer du sein. C'est complètement faux. Les femmes meurent bien davantage de maladies cardiovasculaires. De cette croyance découle une conséquence grave : atteintes d'une maladie cardiovasculaire, elles sont moins bien traitées que leurs homologues masculins…

Non, la majorité des décès des femmes n'est pas due au cancer. En 2001 déjà, la Société française de cardiologie annonçait ces chiffres :

  • 85.191 femmes sont décédées à cause d'une maladie cardiovasculaire, contre 73.963 hommes ;
  • 10.953 femmes sont décédées d'un cancer du sein.Hélas, cette sous-évaluation ne se limite pas seulement au grand public. Les professionnels de santé sont peu informés des spécificités féminines concernant les maladies du coeur et des vaisseaux.

Non, la majorité des décès des femmes n'est pas due au cancer. En 2001 déjà, la Société française de cardiologie annonçait ces chiffres :

Quelles conséquences ?

Les femmes sont sous-diagnostiquées, sous-traitées et de façon inappropriée. C'est ce que révèle l'étude Euro Heart Survey présentée lors du congrès de la Société européenne de cardiologie. Menée auprès de près de 4.000 patientes de 32 pays, les femmes qui se plaignent de douleurs à la cage thoracique ont 20% de chance en moins que les hommes de se voir proposer une auscultation. Elles sont également moins nombreuses à recevoir un diagnostic positif et ont 40% de chance en moins de se faire prescrire une angiographie permettant de vérifier si elles souffrent d'une obstruction coronarienne. Pourtant, souffrant d'une angine de poitrine, elles ont deux fois plus de risques d'être victimes d'une crise cardiaque que les hommes qui présentent les mêmes symptômes.

Pourquoi ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.

  • On croit à tort que les maladies cardiovasculaires touchent davantage les hommes.
  • Les maladies cardiovasculaires apparaissent plus tardivement chez les femmes (les oestrogènes pourraient jouer un rôle protecteur jusqu'à la ménopause).
  • Les femmes ont toujours été nettement sous-représentées dans les essais cliniques. En conséquence, les études réalisées sur les maladies cardiovasculaires sont biaisées par leur orientation masculine. Or en pratique, les symptômes cardiovasculaires chez les femmes ne suivent pas le même schéma que chez les hommes, et ce schéma typique masculin est celui auquel les médecins sont habitués de par leur formation.

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène.

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Source : Congrès de la Société européenne de cardiologie, Stockholm, 3-7 septembre 2005.