L'allaitement : des bienfaits cardiovasculaires qui se voient à l'adolescence

Les prématurés nourris au lait maternel présenteraient à l'adolescence un risque cardiovasculaire moindre, par rapport à une alimentation artificielle. L'effet de l'allaitement maternel surpasserait celui d'un régime chez l'adulte.

L'hypothèse de départ était simple : la nutrition du jeune enfant joue un rôle essentiel dans la survenue ultérieure d'une maladie cardiovasculaire par athérosclérose. Et c'est l'allaitement maternel qui améliore le profil lipidique chez les adolescents anciens prématurés. Un total de 926 nouveau-nés ont été enrôlés dans cette étude. Répartis en deux groupes, les uns avaient reçu un lait artificiel traditionnel, les autres un lait spécial prématurés. En moyenne, les poids de naissance étaient de 1,4 kg (toujours moins de 1,850 kg) et un terme de 31 semaines.Plus de 210 ont été revus 13 à 16 ans plus tard. Un bilan lipidique complet montre que les prématurés nourris avec un lait spécial, comparativement au lait artificiel, ont à l'adolescence un risque d'athérome moins important, avec notamment une réduction de 14% du rapport LDL/HDL cholestérol. Ce résultat est en accord avec des études antérieures montrant une baisse de ce rapport de 10 à 16% chez les enfants nés à terme, par rapport aux prématurés. A titre d'exemple, une baisse de 10% du taux de cholestérol chez l'adulte peut réduire de 25% le risque cardiovasculaire et la mortalité de 13 à 14%.

Certes, cette étude est loin d'être parfaite car la durée de l'allaitement n'a pas été définie. Mais elle suggère un effet bénéfique cardiovasculaire apporté par l'allaitement maternel, non négligeable vu la proportion de la population touchée par ces affections. Rappelons que les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité dans les pays industrialisés.

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Source : The Lancet, 363 : 1571-1578, 15 mai 2004.