Patients chroniques : améliorer le parcours de soins
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Des professionnels isolés

Mais le dialogue avec les autorités de tutelle n'est pas toujours simple : « Nous ne sommes pas assez interrogés sur la pertinence des soins, regrette-t-il Au début du Plan Cancer, nous n'avons pas été pris en compte. Pour la maladie d'Alzheimer, les orientations vont vers un dépistage alors que l'on sait que ce n'est pas forcément une bonne chose ». La défiance est aussi souvent de mise avec les praticiens hospitaliers. « Quant à trouver des ponts avec l'hôpital, comment faire ? Les généralistes n'y vont pas », assure le Pr Druais. « Il y a manque d'échange, de confiance avec les médecins hospitaliers, on se toise, il faudrait que l'on se rencontre au moins une fois par mois, admet le Dr Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôle de santé. Si on instaure de la fluidité dans le parcours de soin, c'est le patient qui est gagnant mais il ne peut plus y avoir deux systèmes, un système hospitalier et un de ville, face à des patients qui passent d'un côté et de l'autre ». Et qui sont de plus en plus nombreux à aller chercher de l'information sur le web et qui vont devenir de plus en plus acteurs de leur santé, ne serait-ce que par le développement des objects connectés, comme l'a noté Marc-Antoine Lucchini, Pdg de Sanofi.

Vers un nouveau modèle économique

Reste qu'entre la médecine de ville et l'hôpital, le modèle économique n'est pas le même : « Traiter un patient chronique exige du temps car il souffre souvent de polypathologies. Et puis, il n'y a pas que sa maladie à prendre en compte, il y a aussi sa qualité de vie. Le paiement à l'acte ne suffit pas, il faut réussir à le mixer avec d'autres modes rémunérations », souligne le Pr Druais. Pour le Pr François Bricaire, secrétaire général du Comité scientifique des 68èmes Entretiens de Bichat, une chose est sûre : « Il importe de maintenir un contact entre la médecine de ville et la médecine hospitalière et que nous devenions tous des professonniels de santé publique car outre la prise en charge du soin, il y a la prévention ». Pour le plus grand bien des patients.

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Source : 68èmes Entretiens de Bichat, le 8 octobre 2015.
Interventions de : 
Jean-Luc Harousseau, directeur de la Haute Autorité de Santé
Martin Hirsh, directeur de l'AP-HP.
Mathilde Lignot-Leloup, directrice déléguée à la CNAM.
Pr Pierre-Louis Druais, président du Collège de la médecine générale.
Dr Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôle de santé.
Marc-Antoine Lucchini, Pdg de Sanofi.