La panique : un trouble anxieux parfois invalidant
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Que risque le patient qui souffre d'un trouble panique ?

Les attaques de panique peuvent être si spectaculaires et si éprouvantes que les sujets, même rassurés par leur médecin, ne peuvent s'empêcher de redouter, à chaque crise, la survenue de complications médicales, parmi lesquelles l'infarctus du myocarde est sûrement la plus fréquemment évoquée. Paradoxalement, ils sont déçus lorsque les bilans, effectués en urgence ou à distance d'un épisode, ne révèlent aucune maladie physique: l'esprit humain supporte encore plus mal la souffrance lorsqu'elle est difficile à cerner, lorsqu'on ne peut lui donner un nom, une cause rationnelle.

Mais il faut ici le dire: le trouble panique, maladie anxieuse, n'entraîne que des complications psychologiques. Personne n'est jamais décédé d'une crise d'angoisse, et la souffrance, la détérioration de la qualité de vie, voire la dépression si ce trouble n'est pas traité, constituent les seules complications évolutives du trouble panique, avec malheureusement le risque d'intoxication alcoolique: tout anxieux a fait un jour l'expérience de se " détendre " avec un verre d'alcool. Mais ici le piège est redoutable: si l'alcool diminue sensiblement l'anxiété anticipatoire, il est au contraire un remarquable inducteur des attaques de panique. Le cercle vicieux de la dépendance est donc rapidement constitué.

Les causes du trouble panique sont-elles identifiées ?

Comme souvent en psychiatrie, plusieurs théories s'affrontent, biologiques et psychologiques. Elle ne sont d'ailleurs pas exclusives l'une de l'autre. Les tenants de la théorie biologique pensent que les sujets atteints auraient une perception amplifiée, et donc angoissante, de leurs propres sensations corporelles: par exemple, le moindre " raté " dans les battements cardiaques, que la plupart des gens ne ressentent heureusement jamais, serait perçu par ces sujets, et interprété comme le début d'une crise. Parmi les causes psychologiques, nous rappellerons simplement que les "paniqueurs" ont souvent vécu dans l'enfance une angoisse de séparation (on désigne ainsi la survenue d'une anxiété excessive chez un enfant, à la suite dune séparation, même transitoire, de la maison ou des personnes auxquelles il est attaché). De même, il faut souligner la fréquence des changements importants, heureux ou malheureux, dans les mois précédant la survenue de la première crise (ruptures, deuils, mais aussi déménagements, naissances... ).

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Source : - DSM IV : critères diagnostiques (éditions MASSON) ; - LES ETATS NEVROTIQUES : éditions Jean-Pierre GOUREAU, 1992 ; - PSYCHIATRIE : par Julien Daniel GUELFI, Patrice BOYER, Silla CONSOLI, et René OLIVIER-MARTIN, éditions du PUF, 1997