La nouvelle technique de détatouage : l’extrusion des pigments
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Quelles sont les techniques pour enlever un tatouage ?

Le détatouage par laser

Les méthodes les plus classiques de détatouage reposent sur les lasers nano ou pico seconde, qui fragmentent les pigments. Le souci est que cette fragmentation à partir des encres produit de nombreuses petites particules dont on ne connaît pas la formule chimique ni les effets. La Food Drug Administration (FDA), équivalent américain de notre Agence nationale de sécurité sanitaire des produits de santé, a d’ailleurs alerté sur la dangerosité potentielle de ces sous produits pigmentaires. De plus, ils sont évacués par le corps via la voie lymphatique, mais se concentrent dans les ganglions pendant des années. Autrement dit, ils ne disparaissent pas de l’organisme et leur danger éventuel est inconnu.

En pratique, avec le laser, une dizaine de séances permettent d’éliminer 50% du tatouage et 72% avec 15 séances. Dans la durée, « on considère qu’il faut entre deux et trois ans à raison d’une séance bimestrielle pour arriver à bien détatouer. Mais le laser ne traite pas bien le jaune, le blanc, ni les couleurs combinées. On ne peut donc pas tout enlever », précise le Dr Catherine de Goursac.

La méthode d’extrusion des pigments

Les inconvénients et les limites des lasers ont amené les professionnels de santé à rechercher d’autres méthodes. La technique d’extrusion des pigments, très récente, a donné jusqu’à présent des résultats très satisfaisants.

Elle repose sur l’injection d’acide lactique (qui entre à 80% dans la composition de la sueur). Au niveau du tatouage, cette substance agit comme une éponge pour attirer le pigment et le faire sortir. Mais au prix d’une cicatrisation dirigée : celle-ci ne doit pas être trop rapide pour faciliter l’extrusion des pigments. La cicatrisation est donc retardée par le port d’un pansement pendant une quinzaine de jours.

On utilise la méthode du pochoir, c’est-à-dire que l’on réalise des ronds de 5 mm de diamètre. Il faut ensuite compter 3 à 5 séances pour faire la jonction entre les ronds, espacées d’au moins 1 mois le temps que la cicatrisation soit effective. Au final, le traitement dure en moyenne 6 mois. Attention, les zones sont limitées à 20 cm sur 10 cm. D’où la recommandation d’e-sante de bien réfléchir avant de se faire faire un tatouage, y compris en ce qui concerne son étendue…

Cette procédure d’extrusion est indépendante de la couleur, mais moins longue, moins coûteuse (200 euros la séance de 30 minutes) et plus sécurisante puisque la totalité des pigments est ôtée.

Son seul inconvénient est une cicatrisation longue, excepté les risques communs aux lasers que sont les cicatrices hypertrophiques, d’hypopigmentation et d’hyperpigmentation. C’est pourquoi extrusion et laser se réalisent en milieu médical par des médecins formés, et encore plus particulièrement en cicatrisation dirigée.

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Source : En collaboration avec le * Dr Catherine de Goursac, médecin esthétique, membre de la Société française de médecine esthétique, membre du conseil d'administration de l'Association française des médecins esthéticiens (AFME) (www.afme.org), membre du conseil d’administration de la Fédération Syndicale de Médecin Esthétique et secrétaire de l'Association française d'anti-aging.