Migraine : 6 règles d’or pour en finir avec les maux de tête !
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Evaluer correctement l’efficacité d’un traitement lors d'une crise de migraine

Afin de tester l’efficacité d’un traitement de crise migraineuse, il faut répondre à quatre questions essentielles :

  • Êtes-vous suffisamment soulagé 1 à 2 heures après la prise de ce traitement ?
  • Utilisez-vous une seule prise de ce traitement dans la journée ?
  • Ce traitement est-il efficace sur au moins 2 crises sur 3 ?
  • Ce traitement est-il bien toléré ?

Interprétation du résultat :

  • Si le migraineux répond "oui" aux quatre questions, il n’y a pas lieu de modifier le traitement de crise.
  • S’il répond "non" à au moins une des quatre questions, le médecin doit prescrire sur la même ordonnance un anti-inflammatoire et un triptan.

Concrètement, en cas de crise :

  • Il faudra prendre d’abord l’anti-inflammatoire et ne prendre le triptan qu’en cas d’inefficacité deux heures après.
  • Si cette stratégie est inefficace, il est préconisé de prendre d’abord le triptan puis l’anti-inflammatoire.
  • Si cela n’est toujours pas efficace, l’anti-inflammatoire et le triptan sont pris en simultané (6).
  • Dans le cas particulier des crises de migraine avec aura (une forme de migraine caractérisée par des symptômes comme une vision floue, des nausées et vertiges suivis de violents maux de tête), un anti-inflammatoire devra être pris dès le début de l’aura pour prévenir et limiter l’intensité de la céphalée ultérieure, puis attendre le début de la céphalée pour prendre un triptan.
  • Si malgré la mise à l’épreuve de chacun des sept triptans, l’amélioration des crises de migraine n’est pas au rendez-vous, d’autres médicaments peuvent être essayés (les "dérivés ergotés"). Comme les triptans, ils inhibent l’inflammation d’origine nerveuse et la dilatation des vaisseaux, supposées être responsables de la céphalée migraineuse.

Crise de migraine : ne pas tomber dans le piège de l’abus médicamenteux

Les maux de tête par abus médicamenteux surviennent au moins quinze jours par mois et durent depuis plus de 3 mois. Pour ne pas glisser dans ce piège, il faut être vigilant et comptabiliser le nombre de jours par mois pendant lesquels un traitement de crise a été pris.

Il faut consulter dès qu’un traitement de crise est utilisé régulièrement deux jours ou plus par semaine depuis plus de trois mois.

Si c’est le cas, un traitement non plus des crises, mais de fond (au long cours) devra être envisagé, avec un large éventail de possibilités (métoprolol, propranolol, topiramate, amitriptyline, oxétorone).

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Source : (1) La lettre du neurologue 2000;IV(suppl.5):14-16 ; (2) Cephalalgia. 2005 avr;25(4):267-79 ; (3) Dr Clémentine Cordier 12 Nov 2015 Prise en charge des patients migraineux en 2015 par les médecins généralistes de Picardie : à partir d'une enquête auprès de 212 médecins généralistes ; (4) Headache. 2016 Apr 19. doi: 10.1111/head.12820 ; (5) Neurologies 2002;5:468-72 ; (6) Thérapie 2004;59:533-9.
Pour en savoir plus : Recommandations de 2013 sous l’égide la Société Française d’Etude des Migraines et des Céphalées (La Revue du Praticien Médecine Générale, Tome 27, N° 899, avril 2013)
D’après un entretien avec le Pr Anne Ducros, neurologue à l'hôpital Gui de Chauliac (CHU Montpellier)