La méningite : son traitement est toujours une urgence !
Sommaire

Quels sont les traitements ?

Le traitement des méningites à liquide clair dépend de la cause de l'infection : antituberculeux pour la tuberculose, antibiotique pour la listériose, antifongique pour les rares cas d'infection par les champignons (souvent des malades immunodéprimés). Les antiviraux sont rarement prescrits, exceptés pour les méningites herpétiques. En effet, les formes virales étant la plupart du temps bénignes, elles sont essentiellement traitées par des antipyrétiques et des antalgiques pour atténuer la température et les douleurs.

Pour les méningites purulentes, il s'agit toujours d'une urgence médicale. Le traitement repose sur les antibiotiques, administrés par voie intraveineuse, pendant dix jours pour les méningocoques et deux semaines au minimum pour les pneumocoques et Haemophilus influenzae selon la gravité de la maladie. Les méningites à méningocoque doivent systématiquement être traitées le plus rapidement possible car dans 20% des cas elles laissent des séquelles neurologiques (surdité, troubles mentaux …) et sont mortelles dans 10% des cas.

Comment prévenir les épidémies ?

En dehors des cas d'épidémie de tuberculose et de listériose, les mesures préventives concernent les méningites à méningocoque en raison de leur contagion très élevée et de l'existence potentielle de porteurs sains. Facilement transmissent par les postillons, la salive et les éternuements, la promiscuité dans les collectivités et les mauvaises conditions d'hygiène constituent un terrain très favorable au développement d'une épidémie. De plus, il arrive parfois que la bactérie s'installe dans la muqueuse de la gorge ; depuis cet endroit, elle ne déclenche pas la maladie, mais la personne devient alors porteur sain du germe, pouvant contaminer son entourage sans le savoir.Pour prévenir une épidémie, il est donc indispensable de traiter à l'aide d'antibiotique, non seulement le patient, mais également tout son entourage : toutes les personnes qui vivent sous le même toit, et celles qui ont eu des contacts étroits de plus de six heures avec le malade, comme par exemple l'ensemble d'une classe. Sont également traités les sujets se plaignant de troubles rhino-pharyngés, s'ils appartiennent à cette même collectivité. De façon générale, il est inutile de tomber dans l'excès, en traitant par exemple tout un établissement scolaire. De plus, les administrations trop répétées d'antibiotiques conduisent à des résistances. En effet, c'est actuellement le cas du pneumocoque : devenu très résistant aux antibiotiques, ce germe est couramment responsable de méningite, mais également de pneumonie et d'otite. En collectivité, les enfants y sont particulièrement exposés. Des oreilles mal soignées laissent la bactérie migrer jusqu'aux méninges. A chaque récidive, comme un cercle vicieux, les antibiotiques renforcent le phénomène de résistance. Les adultes et surtout les personnes âgées, généralement très sensibles au pneumocoque, ne sont pas non plus épargnés.

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Source : Méningites bactériennes: stratégies de prévention et de traitement. Ed. INSERM