Médecine alternative : la tentation des malades du cancer

La très grande majorité des cancéreux recourent à la médecine complémentaire ou alternative. A quels types de méthodes font-ils appel, et pourquoi ?

Quelle place pour la médecine alternative en cancérologie ?

Pour atténuer les effets secondaires, améliorer la résistance psychologique, renforcer ou même la substituer aux traitements conventionnels, la plupart des cancéreux recourent à la médecine complémentaire ou alternative. Selon certaines enquêtes, toutes les personnes atteintes d'un cancer suivent une médecine alternative dans le but de mieux supporter les soins classiques et d'accroître les défenses de l'organisme. Pour 60% d'entre elles, il s'agit d'homéopathie, 35% de phytothérapie, 40% d'injections de gui et 45% d'un régime alimentaire. Mais plus d'un malade sur quatre (27%) pense que la MCA sert à traiter leur tumeur.

Une autre étude montre qu'en cas de cancer du sein, 43% des femmes s'adonnent à des pratiques complémentaires : homéopathie (47%), vitamines et aliments (34%), guérisseur (27%), phytothérapie (15%), acupuncture (7%), prière communautaire systématique (5%), groupe de soutien (3%). Deux tiers d'entre elles recourent à plusieurs méthodes à la fois. Toutes cherchent à renforcer leurs défenses immunitaires. Mais 57% de ces femmes cherchent en plus à contrecarrer les effets secondaires de la radiothérapie.

La démarche est personnelle dans 43% des cas et conseillée par un médecin dans 41% des cas. Le médecin traitant est informé par environ 3 patientes sur 5 et le cancérologue par une femme sur cinq, par peur des remontrances et des sarcasmes sans doute.

Entre magie et raison

Nombre de cancéreux qui se tournent vers la médecine complémentaire pensent que la santé du corps est liée à celle de l'esprit. La religion intervient également dans la décision, tout comme l'incitation fréquente de l'entourage. Mais la tentation vient aussi d'une fragilité psychologique, de l'isolement, d'une mauvaise relation avec son médecin (souvent trop courte), de la peur de la récidive, de la crainte des nouvelles techniques médicales, de l'envie d'un "retour aux sources", etc.

L'influence des promoteurs des méthodes alternatives joue également un rôle important, profitant de la crédulité et de la faiblesse des cancéreux. Mais globalement, les malades qui se tournent vers la médecine alternative ont ainsi l'impression de tout faire, de tout essayer pour s'en sortir, de ne rien négliger.

En complément, jamais en remplacement

Au final, l'essentiel est de veiller à ne pas perdre de chance de guérison par refus du traitement classique. Et heureusement, seulement 1 à 4% de cancéreux renoncent au traitement conventionnel.

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Source : Le Quotidien du médecin, n°8155, avril 2007.