Infarctus du myocarde : les règles d’or pour le prévenir chez la femme
Sommaire

Portrait-robot de la femme à risque d’infarctus du myocarde

Tout symptôme de la "sphère cardiovasculaire" chez une femme ayant au moins un facteur de risque doit motiver des examens cardiologiques. Ces marqueurs de risque peuvent être :

  • Une hypertension
  • L’une, voire plusieurs, des composantes du « syndrome métabolique », c’est à dire un surpoids au niveau du ventre (androïde), une obésité (indice de masse corporelle>30 kg/m2), une glycémie à jeun à la limite du diabète (100 mg/dL) et un bilan lipidique perturbé (triglycérides et/ou taux de HDL cholestérol élevés).

Dr Christelle Diakov, cardiologue, unité Cardiologie médicale et interventionnelle (Institut Mutualiste Montsouris) : « Trois types de femmes sont particulièrement à risque : la femme jeune (35-50 ans) qui aurait des antécédents familiaux de maladie coronarienne (angor, insuffisance cardiaque), qui fumerait et prendrait une contraception œstroprogestative (ce type contraceptif est pro-thrombogène). La contraception favorise en effet les perturbations métaboliques qui peuvent conduire au dépôt des plaques sur les artères (athérome) mais aussi la thrombose au niveau de ces plaques (l'infarctus) avec un taux élevé de mauvais cholestérol (LDL cholestérol) non diagnostiqué.

Mais le risque d’infarctus du myocarde est encore plus important chez les femmes en post-ménopause, généralement entre 5 à 10 ans après, vers 60-70 ans, avec une hypertension artérielle (traitée ou non), un éventuel surpoids ou un diabète de type 2.

Il ne faut pas oublier les femmes enceintes, surtout après 35 ans du fait d’un sur-risque d’hypertension, en surpoids et qui fument, elles courent un fort risque d’infarctus. »

8 consignes pour protéger son cœur et ses artères

La prévention de l’infarctus du myocarde et des maladies cardiovasculaires en général fait appel au bon sens :

  • Surveiller son poids mais surtout son tour de taille, lequel est déterminant dans les problèmes métaboliques (diabète etc.) et ne pas dépasser les 80 cm pour les femmes (IDF 2005).
  • Privilégier une bonne hygiène de vie alimentaire. Diversité et parcimonie sont les mots d’ordre. Adopter une alimentation comprenant 5 fruits et légumes, de type méditerranéen c'est-à-dire utiliser l'huile d'olive comme corps gras et préférer les poissons, légumes, légumineuses, noix, graines et produits céréaliers complets aux œufs, fromage, viande rouge etc. Limiter l’apport en sel (à table et dans les aliments préparés) avec pour objectif 6,5 g/jour chez les femmes.
  • Boire moins de deux unités d’alcool quotidiennes (1 verre de vin rouge).
  • S’adonner à une activité physique en misant plutôt sur la durée plutôt que la puissance (au moins 20 minutes deux fois par semaines d’une activité continue comme marcher à pas vifs, nager etc.). Mais l'inactivité physique n'est pas la seule à être délétère, la sédentartié aussi.
  • Limiter les activités sédentaires, ou du moins compenser une sédentarité forcée comme de longues journées devant un ordinateur.Une heure d’activité physique modérée par jour contrebalancerait l’impact négatif d’une longue journée au bureau en position assise, selon une méta-analyse sur plus d’un million de personnes*. Le risque de mortalité prématurée associé au fait de rester assis 8 heures par jour disparait avec une heure d’activité physique modérée comme la marche rapide (5,6 km/h) ou le cyclisme pour le plaisir (à 16 km/h). Néanmoins, même une activité de plus courte durée (25 à 35 minutes par jour) est associée à une baisse du risque de mortalité prématurée dûe à la position assise prolongée. Au minimum, les investigateurs conseillent des "pauses" et d'aller marcher cinq minutes toutes les heures, par exemple.
  • Soigner son sommeil et réduire son stress.
  • Bannir la cigarette et encore plus après 35 ans si l’on est sous contraceptif ostrogénique.
  • Faire un bilan cardiovasculaire (dosage du cholestérol, bilan lipidique complet, glycémie à jeun, pression artérielle en cabinet médical) chez toute femme avec des symptômes cardiovasculaires et de toute façon après 45 ans pour celles qui souhaitent reprendre une activité sportive. A partir de la ménopause chez la femme, répéter les bilans tous les trois ans en cas de facteur de risque comme un diabète ou des anomalies du bilan lipidique.
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Source : D’après des entretiens avec le Dr Christelle Diakov, cardiologue, unité Cardiologie médicale et interventionnelle (Institut Mutualiste Montsouris) et le Pr Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHRU de Lille (chef de service) et 1ère vice-présidente de la Fédération française de cardiologie.