Grossesse à 40 ans : quels sont les risques ?
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Les gynécologues ne déconseillent donc pas d'entreprendre une grossesse au-delà de 40 ans

Prenons le problème à l'envers, aucun gynécologue ne préconisera une interruption volontaire de grossesse (IVG) à une femme parce qu'elle a 41 ans. Sauf, bien entendu, en cas de problème particulier, comme par exemple le cas d'une femme ayant une pathologie bien déterminée qui lui fait prendre des risques très importants. Ceci étant dit, si on demande à un médecin quel est l'âge idéal, il ne dira jamais 45 ans, mais bien avant 35 ans !

Maintenant, le cas est différent lorsqu'une femme de 40 ans demande « qu'est-ce que vous en pensez, Docteur, si je fais un bébé ? ». Vous avez probablement ceux qui considèrent que ce n'est pas raisonnable. Quant à moi, je ne suis pas du tout de cet avis, je considère qu'il n'y a pas à interdire à une femme d'être enceinte à 40 ou 41 ans, sous prétexte qu'elle présente un petit peu plus de risques concernant toutes les complications possibles de la grossesse. Mais elles doivent être au courant et savoir également que ces quelques risques supplémentaires sont parfaitement maîtrisables la plupart du temps (hypertension notamment…).

En revanche, on répond à ces femmes qu'on ne sait pas si elles pourront être enceintes. En effet, à 42 ans, la fécondité n'est peut-être plus suffisante pour mettre en route une grossesse. Parfois ça marche très bien, et effectivement certaines personnes tombent enceintes à 49 ans du jour au lendemain, tandis que d'autres femmes n'y arrivent pas dès 41 ou 42 ans. En temps normal, je conseille d'essayer 6-8 mois. Mais à une femme de 42 ans, je lui demande de revenir me voir 3 à 4 mois plus tard si ça ne vient pas, afin que je commence à l'aider, car elle n'a pas de temps à perdre.

Ce qui est faisable à 42 ans ne l'est peut-être plus à 43. Je lui dis alors de se dépêcher car on ne sait pas si elle peut encore être enceinte. Ainsi, cette femme qui veut un bébé à 42 ans va peut-être se retrouver dans l'impossibilité de faire un bébé simplement parce qu'elle n'arrive pas à être enceinte, car ses ovules sont trop vieux et non fécondables. Ou en tout cas, sur 12 ovules présentés dans l'année, seuls deux vont être fécondables, alors qu'aucun rapport n'a eu lieu les bons jours pour féconder précisément ces deux-là.

Autre possibilité, la grossesse prend, mais elle est suivie d'une fausse couche. Ensuite, il faut savoir qu'il y a bien plus de fausses couches après 40 ans. Avant cet âge, on dénombre une fausse couche pour cinq grossesses qui débutent. Après, c'est de l'ordre de deux fausses couches sur cinq grossesses.

En posant toutes ces questions, les femmes n'essayent-elles pas plutôt de savoir si l'enfant sera normal en cas de grossesse tardive ?

Est-ce qu'il sera normal ? C'est effectivement la grande question qu'elles se posent. Il y a une petite augmentation des risques, soit un doublement des anomalies chromosomiques. Comme elles sont très peu nombreuses en temps normal, deux fois plus, ça ne fait toujours pas beaucoup.

De plus, dans ce domaine, il y a le dépistage prénatal.

  • L'échographie de la 12e semaine d'absence de règles montre la clarté nucale, un espace qui se trouve derrière la nuque du bébé. En deçà de 3 mm, c'est parfaitement rassurant quant à la conformité des chromosomes.
  • En revanche, au-delà, il faut réaliser une amniocentèse car il y a un risque important de trisomie.
  • Le 2e point du dépistage prénatal consiste à rechercher dans le sang l'hormone HCG (hormone gonatrophique chorionique), laquelle est corrélée au risque de trisomie. Cet examen doit être fait entre la 14e et la 17e semaine d'aménorrhée (absence de règles). On estime alors que la patiente a, par exemple, un risque sur 500 de faire un enfant trisomique. On décide l'amniocentèse au dessous de 1/250 (on n'a alors toujours qu'une chance sur 250 d'avoir un enfant trisomique et toujours 249 chances sur 250 de ne pas faire d'enfant trisomique).
  • Enfin, l'échographie de la 22e semaine (certes tardive) va renseigner sur la conformité du bébé.

Tous ces éléments vont permettre de faire une interruption médicale de grossesse dans des conditions légales très strictes et dans les centres agréés. Mais uniquement si le couple le désire.

 

Les risques d'une grossesse au-delà de 40 ans sont un tout petit peu plus importants mais restent faibles et avec les moyens techniques dont on dispose aujourd'hui, il est extrêmement difficile de passer à côté d'une anomalie grave ou incurable, chromosomique ou non.

 

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