Faut-il entrainer sa mémoire comme un muscle ?
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Et une fois les prémices de la maladie d’Alzheimer, peut-on encore agir ?

« Oui, on peut contenir la maladie dès les premières défaillances mnésiques (difficultés à trouver les mots, à reconnaître les visages…) en utilisant cette même stratégie, c’est-à-dire en luttant contre stress et dépression, en gardant des liens sociaux, en faisant des activités riches et variées, de l’activité physique et en suivant un régime alimentaire type méditerranéen.

Ce ne sont donc pas les performances, mais la qualité de vie, l’hygiène de vie, le plaisir, la motivation et les échanges avec les autres qui comptent pour le bien-être.

Que penser des ouvrages spécialisés, applications, jeux vidéo, quizz… qui foisonnent sur le marché dont l’ambition est de tester, améliorer, enrichir, booster la mémoire ?

Aujourd’hui, les personnes âgées se retrouvent souvent seules, sans liens sociaux (décès du conjoint, séparation, plus d’enfants à la maison, collègues perdus de vue, famille géographiquement éloignée…). Elles peuvent alors se tourner vers des applications et autres jeux en ligne, mais aucune étude ne montre un effet significatif préventif. Marcher à pied tous les jours dans son quartier avec une copine ou un copain est plus efficace. Les liens sociaux sont donc préférables à la gym cérébrale et aux jeux sauf si ceux-ci sont source de plaisir et d’encouragement.

Cela dit, il est possible de réapprendre à tout âge, y compris avec des logiciels en ligne (moins convivial que les rencontres, mais pratiques à utiliser comme on le souhaite). Ce qu’il faut c’est être motivé et respecter son rythme pour ne pas se décourager. Il est parfaitement normal de mettre plus de temps qu’à 20 ans, avec un nombre de séances beaucoup plus important. Trop de personnes âgées qui veulent apprendre l’informatique ou l’anglais par exemple se mettent en situation de dévalorisation alors qu’il suffit de trouver la bonne méthode, de comprendre que si on ne l’a pas fait depuis longtemps, on est rouillé y compris pour l’effort et la motivation, et d’accepter de prendre son temps. L’aide d’un plus jeune peut aussi être source d’échanges et booster la motivation et la mémorisation de procédures que l’on aurait cru impossible !

#E# Le Dr Catherine Thomas-Anterionest Membre du Conseil Scientifique de l’Observatoire B2V des Mémoires, un outil innovant, composé d’ un collège d’experts pluridisciplinaires de renommée mondiale. Il vise à explorer toutes les mémoires: mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire d’entreprise, mémoire numérique…

L'Observatoire B2V des Mémoires poursuit les objectifs suivants : la recherche, la diffusion de la connaissance et la prévention. www.observatoireb2vdesmemoires.fr#E#

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Source : En collaboration avec le Dr Catherine Thomas-Anterion, Neurologue et Docteur en neuropsychologie, HDR. Chercheur associé dans le Laboratoire Etudes des Mécanismes cognitifs, Université Lyon2. Membre du Comité scientifique de France Alzheimer depuis 2010.
Observatoire B2V des Mémoires, http://www.observatoireb2vdesmemoires.fr/.