Faire face à la maladie d'Alzheimer
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Pas de panique !

Cette délicate mission une fois menée à bien, il ne vous restera plus... qu'à vous organiser ! Certains se sentent prêts à assumer sur le champ (70% des aidants sont des femmes). D'autres sont totalement désorientés. Il n'y a pas de réaction type. Vous avez besoin d'un peu de temps pour réaliser. Accordez-vous en. À ses débuts, la maladie reste généralement discrète. Quelques oublis, une vague tendance à répéter (on appelle ça des écholalies) ne perturberont pas beaucoup votre manière de vivre. On peut même envisager de maintenir le malade à son domicile, pour peu qu'il ait encore le soutien de son conjoint ou que quelqu'un (vous, un autre membre de la famille, une aide ménagère...) puisse lui rendre visite et vérifier qu'il ne se met pas en danger. Toutefois, ce n'est une solution qu'à court terme. Gardez à l'esprit qu'il faudra rapidement envisager un déménagement dans une structure spécialisée... ou chez vous. Là encore, inutile de culpabiliser si vous ne vous sentez pas capable de l'accueillir. Tout dépend des rapports que vous aurez entretenus jusqu'à présent avec le malade et de ce dont vous vous sentez réellement capable. Vous n'êtes pas suffisamment proche de cette personne, vous ne supportez pas l'idée de la voir dans un tel état ou vous logez tout simplement dans appartement trop petit ? Ne vous imposez pas, ainsi qu'à vos enfants ou à votre mari, un choix qui ne vous correspondrait pas. Trouver une structure de qualité (maison de retraite, service hospitalier...) dotée d'un personnel spécialisé et d'équipements adaptés où votre proche pourra se lier d'amitié avec d'autres (les Alzheimers aiment se retrouver entre eux) où on ne le droguera pas pour qu'il se tienne tranquille, ce n'est déjà pas si mal ! Aucun patient n'est semblable. Certains sont plus ou moins tristes. Il y en a de presque joyeux. Mais tous, même s'ils n'ont plus la même logique que nous, ont une vie affective extrêmement intense et ressentent plus fortement que quiconque, l'hostilité, l'agacement ou l'attention qu'ils suscitent.

Savoir prendre du recul

Votre proche souffrirait inévitablement de vous voir agacée par sa présence, ses déambulations incessantes, ses cris, ses crises de paranoïa, sa tendance à se perdre sitôt qu'il met un pied dehors ou ses propos incompréhensibles et parfois agressifs. Ce serait pire que tout. Des sentiments négatifs à son égard ne feraient qu'aggraver son état. Et c'est la même chose en ce qui concerne les visites ! Inutile de partir bille en tête. Adaptez leur fréquence en fonction de la façon dont vos rapports évoluent. Il sort de sa chambre lorsque vous y entrez ? Vous ne supportez plus de le voir depuis qu'il a oublié qui vous êtes et qu'il forme un couple avec une autre malade ? Pourquoi insister ?! Il pâtirait là encore d'entrevues non souhaitées, au même titre que vous. Françoise Mollard se souvient ainsi d'une jeune femme « qui n'avait pas vu depuis des années son père alcoolique. Quand des médecins du centre où il était hébergé l'ont contactée pour l'informer de sa maladie, elle s'est immédiatement sentie obligée de lui rendre visite. Mais, elle ne le faisait qu'à contre-coeur... La santé du patient et son comportement n'ont alors fait qu'empirer ». Ce principe de détachement, de non-culpabilité, presque de survie, vous devrez également l'intégrer si vous décidez au contraire de prendre le malade dans votre foyer. Avec lui 24 heures sur 24, vous aurez tout le temps de vous interroger sur la qualité des soins que vous lui prodiguez. Il faudra alors prendre sur vous... pour vous préserver.

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Source : Vivre Plus n°29.