Endurance : le cœur fait-il l’athlète ?
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Faut-il préparer son cœur à l’effort ?

Comme toutes les montées en charge, que ce soit au niveau musculaire, squelettique ou musculaire cardiaque, cette préparation doit être progressive, sur plusieurs mois.

Lorsque l’on se situe dans des niveaux de performance élevés (type marathon etc.), il ne faudrait pas augmenter la charge d’entraînement en termes de volume de plus de 10% par mois.

Pour être efficace, il faut débuter par trois à quatre séances de 45 minutes par semaine en aérobie. Puis après quelques mois, introduire progressivement du qualitatif avec des séances focalisées sur l’intensité (le fameux "fractionné") une fois sur deux ou trois.

Le cœur fait-il l’athlète ?

Tous les cœurs sont-ils aussi endurants et performants ? Non, bien entendu. Nous ne sommes pas tous égaux devant la performance et la génétique intervient. Le cœur des athlètes possède des caractéristiques précises : un cœur de volumétrie plus importante et qui bat plus lentement, en quelque sorte la "cylindrée" de l’organisme. L’idéal c’est un moteur de grosse cylindrée pour une morphologie longiligne et le meilleur rapport puissance/poids.

Mais le cœur ne fait pas l’athlète à lui tout seul. C’est un ensemble d’éléments qui permettent le transport d’un maximum d’oxygène par unité de temps pour une certaine efficience. Le système respiratoire, vasculaire, les capillaires sanguins et l’efficience cellulaire pour extraire l’oxygène entrent tous en jeu.

Pr Pierre Croisille: "Nous avons conduit l’étude MUST(www.creatis.insa-lyon.fr/MUST/) auprès d’athlètes courant le Tor des Géants (330 km ; 24 000 m de dénivelé positif), l’ultra-trail de montagne le plus long et le plus dur au monde. De manière surprenante, nous avons découvert des morphotypes extrêmement différents. S’il existait de véritables athlètes, d’autres en revanche présentaient des morphologies de "Monsieur tout-le-monde". Sur de telles épreuves, la motivation, la qualité de l’entraînement comptent pour beaucoup. Contrairement à ce que nous pensions, nos premiers résultats montrent que de telles épreuves ont un impact mineur sur le cœur, même si on retrouve une inflammation temporaire du cœur à l’issue de la course".

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Source : D’après un entretien avec le Pr Pierre Croisille, directeur adjoint de l’unité de recherche CREATIS (CNRS 5220, INSERM 1206, Université de Lyon, Saint-Etienne.