Les édulcorants : poisons ou protecteurs ?
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Édulcorants : saccharine et acesulfam K, les plus vieux

Le plus ancien des édulcorants de synthèse est la saccharine, découverte en 1880, très consommée pendant la Seconde Guerre Mondiale quand le sucre avait disparu des placards.

À partir des années 60, malgré une après-saveur assez amère, elle a régné sur le marché des régimes amaigrissants. Elle en a été détrônée dans les années 80 par l’aspartame. La saccharine a été soupçonnée d’être cancérigène puis blanchie de ces accusations. Elle n’est quasiment plus employée, sauf dans quelques sodas.

L’acesulfam K est beaucoup moins connu car depuis sa découverte en 1967, il n’a jamais été commercialisé comme édulcorant de table. Dans l’industrie, il est le plus souvent employé avec un autre édulcorant. Il a subi les mêmes accusations que la sacccharine mais il est resté autorisé.

Édulcorants : aspartame, le plus célèbre et le plus controversé

L’aspartame a été découvert dans les années 70 par le laboratoire américain Searle. Il a été autorisé par la FDA (Food and Drug Administration) en 1974 puis suspendu faute d’études suffisantes quant à ses répercussions toxiques sur le cerveau.

Une nouvelle autorisation de l’aspartame a été délivrée en 1981 pour son utilisation comme édulcorant dans les aliments solides, puis en 1983 dans les boissons. Des autorisations furent données ensuite par les autorités sanitaires de quasiment toute la planète. En Europe, ce fut en 1994.

L’aspartame se trouve maintenant dans plus de 6.000 produits et boissons alimentaires et 350 médicaments dont beaucoup destinés aux enfants.

Composé de deux acides aminés naturels, l’acide aspartique et la phénylalanine, l’aspartame n’offrait a priori aucun danger, la seule restriction étant pour les femmes enceintes et par principe de précaution : il existe en effet une maladie congénitale, la phenylcétonurie, qui est une intolérance à la phénylalanine, une des deux protéines composant l’aspartame. Sa dose journalière admissible (DLA) a été fixée à 40 mg par kg de poids corporel et par jour.

Mais de nombreuses études, menées par des scientifiques indépendants de l’industrie, ont accusé l’aspartame d’être responsable de dramatiques maux allant des tumeurs du cerveau à la sclérose en plaques en passant par l’accouchement prématuré et certains cancers.

Aucune de ces études n’a eu le moindre impact sur les différentes instances sanitaires internationales qui continuent d’autoriser l’aspartame : il semble que les collusions entre experts scientifiques et industrie soient un sérieux frein.

Le fait que Canderel, leader du marché de cet édulcorant de table l’ait abandonné en 2013 et que Pepsi Cola s’apprête à faire de même est, espérons-le, un signal plus fort sur la dangerosité de l’aspartame.

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Source : John Olney et al., « Increasing brain tumor rates: is there a link to aspartame? », Journal Neuropathology and Experimental Neurology, vol. 55,‎ 1996, p. 1115-1123.
Cesare Maltoni Cancer Research Center of the European Ramazzini Foundation (CMCRC/ERF) ; Soffritti M et al., First experimental demonstration of the multipotential carcinogenic effects of aspartame administered in the feed to Sprague-Dawley rats. ; Environ Health Perspect. 2006 Mar; 114(3):379-85.
Halldorsson TI et al., “Intake of artificially sweetened soft drinks and risk of preterm delivery : a prospective cohort study in 59,334 Danish pregnant women”. Am J Clin Nutr. 2010 Sep ;92(3) :626-33.
Susan S. Schiffman et al., Sucralose, A Synthetic Organochlorine Sweetener: Overview Of Biological Issues. Journal of Toxicology and Environmental Health, Part B. Vol. 16, Iss. 7, 2013.
Anses, https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/NUT2011sa0161Ra.pdf.