Douleur articulaire : les nouvelles approches
Sommaire

Agir sur le cerveau pour diminuer la douleur articulaire

La stimulation magnétique transcrânienne, déjà utilisée dans certaines maladies psychiatriques (dépression sévère, schizophrénie etc.), se développe avec succès dans tous les types de douleur y compris articulaire. Cette approche attaque la sensation douloureuse à sa source : la douleur est une expérience et en modulant le cerveau, on peut modifier la perception, le ressenti douloureux. En pratique, on place un électro-aimant à l’extérieur du cerveau et celui-ci va moduler certaines zones cérébrales afin de renforcer les systèmes de contrôle qui réduisent la douleur chronique (mécanismes inhibiteurs). En cas de douleur, certaines zones sont activées (thalamus, cortex somato-sensoriel, aire cingulaire antérieure…) et le cerveau, en permanence, essaie de contrecarrer les sensations douloureuses. Dans la douleur articulaire, on affine en ce moment la fréquence de la stimulation nécessaire pour être efficace. Technique attendue pour 2016-2017.

La douleur articulaire à la carte

Aujourd’hui, on traite la douleur articulaire quelle qu’elle soit, en se focalisant sur son intensité grâce aux échelles (échelle visuelle analogique, échelle numérique) mais pas sur sa qualité (douleur à type de brulure, nocturne ou diurne etc.)

Or dans l’arthrose par exemple, certaines personnes souffrent de douleurs la nuit, d’autres plutôt lorsqu’elles marchent ou lorsqu’elles changent de positions. Il y a plusieurs types de douleur arthrosique, dépendant de mécanismes différents et donc requérant des médicaments distincts.

Pr Perrot : « Nous développons dans cette optique des outils (questionnaires) pour mieux classer chaque douleur et adapter le traitement en fonction. Paracétamol, anti-inflammatoires et morphiniques ne conviennent pas à tout le monde. Par exemple, il vaut mieux prescrire des anti-inflammatoires devant des douleurs nocturnes et des gonflements articulaires (composante inflammatoire). Alors que le paracétamol ou la codéine seront inefficaces. Ces derniers seront plutôt utiles dans des douleurs articulaires mécaniques, à prendre avant la marche ou l’effort ».

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Source : D’après un entretien avec le Pr Serge Perrot, Vice-président de la Société Française d’Etude et Traitement de la Douleur (SFETD), rhumatologue et responsable du Centre d'évaluation et de traitement de la douleur de l'Hôtel Dieu à Paris