Divorce : quand un enfant rejette un parent...
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Quels éléments peuvent faire redouter une évolution vers un " syndrome d'aliénation parentale " ?

Dr Paul Bensussan : La sévérité est attestée par le fait que les visites (au parent rejeté) sont rendues impossibles par le comportement de l'enfant (peur, provocation, violence psychologique ou physique, agressivité, parfois auto agressivité…). Dans les fratries, la solidarité est fréquente : soudés dans l'hostilité, les enfants semblent ne faire qu'un et les différences inter-personnelles s'estompent ou disparaissent. Cette évaluation de la sévérité du syndrome est essentielle : elle détermine en grande partie la nature des mesures psycho-juridiques à adopter et constitue un facteur pronostique de premier plan. Il s'agit heureusement d'un cas de figure relativement rare.

Avant ce stade, certains éléments d'apparence mineure doivent attirer l'attention car le rejet peut avoir l'apparence de la spontanéité : l'enfant se rend avec moins de plaisir chez le parent qu'il visite, y éprouve de l'ennui, demande à ne pas y aller, prenant pour prétexte l'éloignement de ses camarades, la fatigue du trajet, ou encore une activité extra-scolaire du week-end. La communication téléphonique entre les visites devient difficile : l'enfant refuse de parler au téléphone, prétextant avoir du travail, être à table, devoir se coucher… Il devient, petit à petit, un véritable étranger et le parent rejeté, impuissant, voit s'accroître la distance….

L'apparence d'un rejet spontané ne doit pas conduire à éluder les questions cruciales : ce rejet n'est-il pas pathologique ? Quelle est l'attitude du parent ' préféré ' et l'utilisation de l'attitude de l'enfant dans le conflit ? A-t-il tenté de vaincre le rejet ou s'en est-il au contraire emparé ?

Quels sont les solutions ou les conseils à donner aux parents confrontés à un tel problème ? Peut-on le prévenir ou l'enrayer ?

Dr Paul Bensussan : Excepté les cas dits ' légers ', dont la résolution spontanée est possible, aucune de ces situations très détériorées ne se résout sans l'aide de mesures judiciaires et psychologiques appropriées. Les enfants ayant ' choisi leur camp ', la rupture du lien avec l'un de leurs parents peut être durable, sinon définitive, lorsque l'intervention psycho-juridique se borne à proposer des mesures de type psychothérapique, qui supposent l'investissement et la bonne volonté des deux parents.

On peut cependant donner des conseils pour une séparation responsable, soucieuse de ménager "l'intérêt supérieur de l'enfant".

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