Divorce : les petits nomades de la garde alternée
Sommaire

Séparation consensuelle ou conflictuelle

La conflictualité entre les parents aggrave le sentiment d’insécurité de l ‘enfant en particulier lorsqu’il n’a pas le droit d’évoquer le parent absent, de communiquer avec lui par téléphone ou lorsqu’il est privé des repères de l’autre maison comme les doudous ou les vêtements.

Cette perte supplémentaire ajoutée à celle du parent absent l’oblige à utiliser une grande partie de son énergie psychique pour y faire face avec pour conséquence, l’apparition de troubles obsessionnels, de cauchemars répétitifs, et d’une angoisse à l’origine de phobies.

Cependant, une décision consensuelle ne garantit pas que la garde alternée soit bien supportée. Il faut aussi une implication personnelle de chaque parent auprès de l’enfant autant dans les soins que dans les activités le concernant. Quand elle est imposée et sans communication, les bénéfices de la résidence alternée sont annulés : les spécialistes de la santé mentale infantile sont unanimes pour dire que ce mode d’hébergement ne doit pas être imposé quand les parents sont en conflit ouvert, l’expérience prouvant que dans ce contexte, ce mode de garde ne fait qu’attiser les désaccords.

Un moindre mal

Pour qu’une résidence alternée s’organise avec le moins de dommages possibles pour l’enfant, il faut des conditions précises :

  • Les parents ne doivent pas être en conflit et communiquer. Les enfants doivent pouvoir communiquer avec le parent dont ils sont séparés.
  • Le père doit avoir été impliqué suffisamment dans les soins précoces.
  • Les rythmes d’alternance doivent prendre en compte l’âge de l’enfant.
  • Les transitions d’un parent à l’autre doivent être sereines et les parents doivent pratiquer les même rituels de lever-coucher, veille-sommeil et respecter les routines de l’enfant.
  • Les deux parents doivent pouvoir se rendre également disponibles.
  • Lorsque les enfants grandissent, les domiciles des parents doivent être proches. S’ajoutent le plus souvent à ces déracinements du côté du père très pris professionnellement, ceux des grands-mères et des compagnes qui prennent le relais.
  • Et enfin il faut que la sensibilité de l’enfant s’y prête. Même si toutes ces conditions sont réunies, certains ne supporteront pas ce mode de vie et ce, sans que ce soit immédiatement évident pour les parents, l’enfant ayant à cœur de ne pas faire de vagues et de contenter tout le monde. Ce sont les troubles somatiques qui donneront l’alarme.
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Source : Magazine Côté Santé