Diabète : prévenir plutôt que guérir
Sommaire

Un dépistage essentiel

Il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic. Plus le dépistage du diabète s’effectue tôt plus les chances de l’enrailler sont grandes. Le dépistage s’effectue par le biais d’un examen peu coûteux : la mesure de la glycémie à jeun (le taux de sucre dans le sang). Répété deux fois à quelques semaines d’intervalle, cet examen – lorsqu’il est positif – permet d’affirmer la présence du diabète et de prendre les mesures de traitement et de prévention des complications qui s’imposent. Si le test est négatif, la Haute Autorité de Santé recommande de renouveler ce test tous les 3 ans chez les personnes à risque, et tous les ans s’il y’a plus d’un facteur de risque. Il existe par ailleurs désormais des tests vendus en pharmacie qui permettent d’effectuer un autocontrôle de la glycémie sur une goutte de sang au bout du doigt. Si ce test est positif, il devra être confirmé par une prise de sang et dans tous les cas, un rendez-vous chez le médecin sera nécessaire pour faire un bilan.

Bilan des piedsLe dépistage se faisant encore trop rarement en amont, d’autres outils existent pour détecter le diabète. Ce notamment, par ses symptômes. Les plaies au pied sont par exemple un traceur qui permet aux médecins d’évaluer la gravité du diabète. « Le diabète entraîne souvent une désensibilisation des pieds, ce que nous appelons une neuropathie. Il s’agit alors d’une atteinte des nerfs, explique Philippe Saillant. Ce à quoi peut s’ajouter une arthériopathie, les pieds étant alors mal irrigués. Les patients ne ressentent plus la douleur normalement associée à une plaie. Les situations peuvent donc rapidement se dégrader. Les symptômes sont alors des pieds souvent froids, une peau très fine, la perte des poils et des ongles friables ce qui indique que le pied commence à ne plus être irrigué. La technique du monofilament, qui est un test de sensibilité permet d’évaluer la gravité de l’atteinte. »Bilan des yeux et de la rétineLa rétinopathie diabétique est l’une des plus graves complications du diabète et touche 50 % des patients diabétiques de type 2. Les yeux sont particulièrement sensibles à l’atteinte des petits vaisseaux. Si certains troubles de la vue peuvent indiquer la présence d’une rétinopathie diabétique (lettres déformées à la lecture, difficultés à passer de la lumière à l’obscurité...) la maladie s’installe souvent sans donner de signes d’alerte. On peut donc être atteint de rétinopathie même avec une bonne vue et en l’absence de symptôme. D’où l’importance d’un contrôle régulier par un spécialiste et d’un dépistage précoce. Par un examen approfondi des yeux et à l’aide d’un rétinographe, l’ophtalmologue peut procéder à un bilan de fond d’œil afin de dépister d’éventuelles atteintes de la rétine.Et bilan dentaireL’objectif d’un bilan dentaire est de dépister d’éventuelles lésions des dents et des gencives. Les personnes diabétiques sont plus vulnérables aux infections bucco-dentaires. Parmi les plus fréquentes chez les diabétiques, la carie, la gingivite et la parodontite. Ces complications sévissent parfois souvent sans bruit mais évoluent vers des formes plus graves de complications. Elles ont également un effet sur l’équilibre du diabète. Comme les pieds, les dents et les gencives du diabétique ont donc besoin d’une grande attention, même en l’absence de symptômes.Surveiller son poidsEn adoptant de bonnes habitudes alimentaires, il est possible d’écarter cette maladie dans 90 % des cas. Compte tenu du rôle que jouent l’embonpoint et l’obésité dans l’apparition du diabète de type 2, le maintien d’un poids de santé est un élément essentiel de la prévention. Il suffit par exemple de perdre 5 kilos sur une période de quelques années pour diminuer son risque de 50 %. À une époque où l’embonpoint est devenu la norme plutôt que l’exception et où le diabète n’a jamais été aussi répandu, les dangers du surpoids deviennent évidents. D’où l’importance de conserver son poids de santé.Diminuer le sucreLe diabète étant directement lié au sucre, une attention particulière doit être portée à la quantité et au type de glucides consommés. Ce qui différencie essentiellement les différents glucides que nous consommons est la rapidité avec laquelle ils sont absorbés par l’intestin et transportés dans le sang. Ainsi, les sucres simples sont rapidement assimilés, ce qui amène le pancréas à secréter de grandes quantités d’insuline. En revanche, les fibres alimentaires et les féculents complexes le sont beaucoup plus lentement et, par conséquent, le sucre qu’ils contiennent n’est libéré que graduellement dans le sang ; le pancréas produit donc moins d’insuline. En plus de jouer un rôle important auprès des diabétiques et des pré-diabétiques, pour qui la stabilité de la glycémie est essentielle, la consommation de glucides complexes de faible charge glycémique peut influer grandement sur la prévention du diabète en général.Choisir le bon grasLe type de gras que l’on consomme peut également exercer une grande influence sur l’incidence du diabète de type 2. Ainsi, certains gras saturés favorisent l’inflammation, causant indirectement l’insulinorésistance. À l’inverse, l’acide oléique, gras prédominant dans l’huile d’olive, possède une activité anti-inflammatoire et diminue donc le risque d’insulinorésistance. De plus, les oméga 3 peuvent améliorer la réponse insulinique des organes. Par conséquent, pour prévenir le diabète, il est conseillé de consommer de l’huile d’olive et de prendre régulièrement des oméga 3 que l’on pourra retrouver dans l’huile de colza, par exemple.BougerL’exercice contribue à prévenir les maladies cardiovasculaires tout comme le diabète de type 2. Les muscles sont les principaux organes impliqués dans l’absorption du glucose en réponse à l’insuline. Par conséquent, en maintenant une fonction musculaire optimale, l’exercice régulier améliore l’insulinosensibilité, assurant la stabilité de la glycémie. Je surfe sur…www.afd.asso.fr (sur lequel il est possible de réaliser un test en ligne pour connaître son profil face au diabète). Diabète, le poids de l’hérédité

Le poids de l’hérédité diffère selon qu’il s’agit du diabète de type 1 ou du diabète de type 2. Lorsque l’un des deux parents est diabétique de type 2, le risque de transmission à la descendance est de l’ordre de 40 % et si les deux parents sont atteints, le risque est de 70 %. Il n’est que de 5 % dans le diabète de type 1, plus précisément 6 % si le père est diabétique, 3 % si c’est la mère (mais 30 % si les deux parents le sont). Il est donc utile de se construire un arbre généalogique pour repérer les personnes de sa famille qui sont diabétiques pour avoir une idée de son patrimoine génétique.

Être bien accompagné avec sophia !

L’équilibre du diabète repose sur une activité physique régulière, une alimentation équilibrée et le suivi du traitement. Des examens de suivi sont également indispensables afin de détecter en amont les éventuelles complications de la maladie pour pouvoir les prévenir et les traiter au mieux. Afin d’améliorer le suivi médical de ces patients, l’Assurance maladie propose « sophia ». Ce service d’accompagnement de la personne diabétique se traduit par un suivi téléphonique individuel, des courriers personnalisés, la distribution de brochures et de newsletters, ainsi qu’un journal trimestriel, « sophia et vous ». Un site informatif Internet, ameli sophia, est également à la disposition des patients.

Pour toute information : 0811 709 709 (prix d’un appel local d’un poste fixe).

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Source : "Diabète : prévenir plutôt que guérir" , Côté Santé, magazine N° 91, janvier/février 2015.