Le dépistage prénatal est menacé !
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Les répercutions : considérables

Les compagnies d'assurance sont à juste titre préoccupées. Elles estiment que pour faire face aux demandes d'indemnisation qui ne vont pas manquer d'affluer, notamment dans les litiges en cours, elles seront contraintes d'augmenter de manière prohibitive les tarifs des cotisations. Mais outre ses considérations économiques, les répercutions éthiques pourraient être dramatiques. En effet, pour les médecins spécialistes, seules deux solutions s'offrent à eux: ne plus faire de dépistage, ce qui revient à faire un bond d'une trentaine d'années en arrière, ou au contraire, limiter le dépistage à certaines anomalies bien spécifiques, ce qui favoriserait les avortements thérapeutiques au moindre doute.Plusieurs syndicats professionnels ont déjà menacé d'arrêter les échographies de grossesse, mais nombre de spécialistes ne souhaitent pas s'enfermer dans ce dilemme car cette obligation de résultats, désormais imposée, se traduirait par un nombre important d'avortements d'enfants sains. Une conséquence supplémentaire, sur le plan symbolique cette fois: l'idée que le handicapé n'a plus droit de cité dans nos sociétés. En effet, au lieu d'être pris en charge solidairement par la société, la Sécurité sociale se porterait partie civile pour récupérer les frais auprès du médecin qui a permis sa mise au monde … !Il est impératif que la profession se dote de règles déontologiques dans ce domaine et définisse ce qui est utile ou inutile de dépister.

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Source : Le Figaro, mardi 6 mars 2001.