Démangeaisons : ça gratte, qu’est-ce que c’est ?
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Dermatose, diabète ou anxiété… peuvent gratter

Il n’y a pas que les maladies de peau qui grattent et les causes de prurit sont multiples :

  • Dans 90% des cas, le prurit est dû à une maladie de peau. La grande majorité des lésions dermatologiques s’accompagnent d’un prurit, dès lors qu’il y a une inflammation. Ce peut-être par exemple une dermatite atopique (eczéma), unpsoriasis, un urticaire, unevaricelle, un lichen plan (maladie inflammatoire touchant la peau, la muqueuse de la bouche), une gale etc.
  • Il faut y penser, mais de nombreuses maladies générales comme le diabète, l’insuffisance rénale mais aussi d’autres maladies endocriniennes (insuffisance ou excès de synthèse d'hormones thyroïdiennes) et des maladies du sang (cancer du système lymphatique) entraînent des démangeaisons qui impactent la qualité de vie sur le long terme. Dans le diabète, les démangeaisons sont assez fréquentes et peuvent même parfois attirer l’attention sur un diabète jusque-là ignoré. Cette forme de prurit est dû en partie à une lésion du système nerveux (composante neuropathique) ce qui génère des sensations de brûlure et de picotements.
  • Certaines autres maladies où les nerfs sont atteints induisent fréquemment un prurit. C’est le cas des "neuropathies des petites fibres" qui sont des maladies récemment découvertes et dont la fréquence est très sous-estimée. Elles produisent plutôt des démangeaisons aux extrémités des membres.
  • Médicaments, produits toxiques peuvent causer des prurits. En premier lieu certains médicaments antihypertenseurs, comme les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, provoquent de temps en temps des démangeaisons ainsi que les pénicillines (avec en plus la création de lésions d’urticaire) et la grande majorité des produits irritants (produits ménagers, cosmétiques).

Idée reçue : certains médicaments anti-cholestérol comme les satines ne provoquent pourtant pas spécialement de prurit.

  • Avec les piqures d’insectes, le prurit est systématique. Initialement, le prurit est fait pour signaler la piqure et ce sont des réactions de type allergique.
  • Anxiété, dépression… contrairement à une idée reçue, les démangeaisons d’origine psychogène sont rarissimes. Devant des démangeaisons régulières, sur la durée, les personnes entendent souvent « C’est dans la tête ». En réalité, ces prurits ne constituent pas plus de 1% des cas de prurit. Il ne faut pas aller trop vite en besogne : ça n’est pas parce qu’on ne trouve pas la cause des démangeaisons qu’il faut les mettre sur le compte de l’anxiété ou de la dépression.
  • La sécheresse cutanée (xérose) provoquée par le froid et le manque d’hydratation sur des peaux dites dèches favorisent les démangeaisons.

A noter : Un prurit isolé n’est jamais dû à une allergie ! C’est une idée reçue. S’il y a une allergie, elle se manifeste sous forme d’urticaire, d’eczéma ou de lésions cutanées dues à des réactions à des médicaments appliqués sur la peau ou ingérés (toxidermie).

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Source : *Acta Derm Venereol 2012; 92: 449–581
D’après un entretien avec le Pr Laurent Misery, directeur du laboratoire de neurobiologie de la peau (Université de Brest) et du service de dermatologie CHU de Brest.