Le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité : une affection en mal de reconnaissance

L'hyperactivité avec déficit de l'attention (HADA) est un problème comportemental qui tend en France à être considéré comme un mal inventé par les Américains. Résultat, trop peu d'enfants bénéficient des traitements appropriés. Chez les adultes, l'affection est encore sous-estimée. Taxés par leur entourage d'être oublieux, distrait, désorganisé, agité ou impulsif, ou encore considérés par les médecins comme des « anxio-dépressifs » chroniques ou des personnalités « limites », ils souffrent surtout de ne pas être reconnus.
Sommaire

Chez l'enfant, le déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité a été au centre de nombreux travaux de recherche, ce qui a permis de mieux comprendre ce trouble et de mettre au point des traitements adaptés.

Au déficit de l'attention et à l'hyperactivité de l'enfant s'ajoute son impulsivité

Un enfant hyperactif est toujours agité, désordonné, il touche à tout, coupe la parole, etc. Lorsqu'il souffre d'un déficit de l'attention, cela est plus discret ; l'enfant paraît rêveur, il a du mal à se concentrer et à terminer les tâches qu'il commence, autrement dit l'enfant « zappe » d'une activité à une autre. Ses résultats scolaires en pâtissent grandement. Une impulsivité est toujours associée ; l'enfant hyperactif répond à la question du maître avant qu'il n'ait fini de la poser, est parfois brutal dans les jeux avec ses camarades, etc. Les experts estiment que 3 à 6% des enfants d'âge scolaire entre 6 et 12 ans, des garçons en majorité, sont atteints d'hyperactivité.

Hyperactivité : perturbation psychologique ou neurobiologique ?

L'HADA a souvent été mise sur le compte de perturbations psychologiques ou relationnelles, d'autant plus qu'aucune autre explication scientifique ne permettait de comprendre le comportement d'un enfant hyperactif. Les progrès de la neurobiologie contribuent en partie à lever le mystère. L'HADA apparaît aujourd'hui comme étant surtout liée à un dysfonctionnement cérébral, lui-même secondaire à des perturbations des neurotransmetteurs (un manque de sérotonine et un excès de dopamine), petites substances secrétées en particulier au niveau du cerveau. Certains chercheurs évoquent aussi d'éventuelles anomalies au niveau du putamen, structure cérébrale impliquée dans la régulation du comportement. D'autres sont sur la piste de la prédisposition génétique. Dans tous les cas, l'origine de l'HADA est plurielle et ne saurait être réduite à un trouble psychologique.

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