Crudivorisme, raw food : peut-on manger cru, tout, et tout le temps ?
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Les bienfaits supposés de l’alimentation vivante

Un grand doute subsiste sur le grand argument des adaptes inconditionnels du crudivorisme : la préservation des enzymes contenus dans les aliments bruts et ses bienfaits.

Cette théorie s’appuie sur les travaux du Dr Edward Howell. Selon lui, notre capacité de produire des enzymes digestifs est limitée.

Si, par la cuisson, on détruit ceux contenus dans les aliments, les organes de notre système digestif et le pancréas (le plus gros producteur) doivent travailler plus pour les fournir lors de la digestion. Ce qui affaiblit tout l’organisme et fait le lit de toutes sortes de maladies, y compris des mortelles comme le cancer.

En dehors de quelques travaux sur les souris, on manque singulièrement d’études sur les humains prouvant cette théorie. En effet, les enzymes des aliments sont composés de protéines qui commencent à être dégradées dans l’estomac et ne peuvent donc agir plus loin.

Avec un peu de bon sens, on peut se demander pourquoi les humains existent encore, vu qu’ils ont domestiqué le feu il y a plus de 500 000 ans et s’en servent depuis pour cuire leurs aliments et détruire ces précieux enzymes des végétaux.

Inconvénients et risques du crudivorisme

  • L’afflux très important de fibres crues risque fort de créer un inconfort digestif (ballonnements, coliques, etc.).

    La cuisson a le mérite de les attendrir et de les rendre ainsi plus digestes.

  • On met à la poubelle toute notre tradition culinaire, notre gastronomie qui, qu’on le veuille ou non, sont un lien social important !

    Les repas amico-familiaux sont fort compromis, à moins d’apporter son « manger cru » !

  • L’alimentation vivante implique la fraîcheur absolue de tous les aliments : l’approvisionnement quasi quotidien est impératif et pas forcément pratique.

    Et comme il se doit aussi d’être bio, le budget risque d’exploser.

  • Les risques d’intoxication ne sont pas nuls : les légumes, même s’ils sont bien lavés, n’échappent pas aux bactéries dangereuses (E Coli, listeria, salmonelles, toxoplasme).

    C’est pourquoi l’alimentation vivante est formellement déconseillée aux femmes enceintes.

  • Quand tout produit animal est absent du crudivorisme, les risques de carences en protéines animales, en fer et en vitamine B12 sont les mêmes que lors d’un régime végétarien ou végétalien.
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Source : Howell Edward, «Enzyme Nutrition, the food enzyme concept”, Aver Publishing Group, 1985 Percival M. Nutritional Perls, Vol 35.
Rachman Brad, «Unique features and application of non-animal derived enzymes», Clinical Nutrition Insights, 1997 Vol. 5 n° 10.
Koebnick C, Garcia AL, Dagnelie PC, Strassner C, Lindemans J, Katz N, Leitzmann C, Hoffmann I. 2. Long-term consumption of a raw food diet is associated with favorable serum LDL cholesterol and triglycerides but also with elevated plasma homocysteine and low serum HDL cholesterol in humans. J Nutr. 2005 Oct;135(10):2372-8.