Contraception, où en est-on ?
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Faut-il bouder la pilule ?

C'est un constat : depuis l'affaire des pilules de 3ème et 4ème génération, les femmes boudent toutes les pilules et pas seulement celles-ci. Globalement, d'après l'étude Fecond, le recours aux contraceptifs oraux est passé de 50 % en 2010 à 41 % en 2013 et a chuté de 14 points depuis 2000. Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas non plus le « pill scare » (peur de la pilule) tant redouté.

Après des examens biologiques

Les gynécologues s'en félicitent car la pilule reste, avec le stérilet, le moyen contraceptif le plus efficace. Le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l'Agence européenne des médicaments (EMA) a d'ailleurs conclu, en octobre 2013, que les bénéfices de tous les contraceptifs oraux combinés continuaient d'être supérieurs aux risques, malgré un taux un peu plus élevé d'accidents par thrombose veineuse pour les pilules de 3ème et 4ème génération.

Par précaution, l'ANSM (Agence nationale de sécurité des médicaments) recommande d'utiliser préférentiellement des pilules contenant du lévonorgestrel, de la noresthistérone ou du norgestimate (progestatifs) en combinaison avec la dose la plus faible d'estrogène. Mais elle rappelle qu'avant la première prescription, un examen médical attentif et des examens biologiques (cholestérol total, triglycérides, glycémie à jeun) sont indispensables pour repérer d'éventuels facteurs de risque thrombo-embolique : obésité, immobilité prolongée, tabagisme, intervention chirurgicale majeure, antécédents familiaux... C'est seulement à partir de ces données que le médecin doit adapter au mieux la contraception à chaque femme.

Pas de pilule (quelle qu'elle soit) si une femme présente au moins un de ces facteurs de risque.

Contre l'acné aussi

Bonne nouvelle pour les femmes souffrant d'acné et désorientées par cette polémique sur la pilule : en France, l'association norgestimate triphasique/éthinylestradiol, qui agit sur les deux volets à la fois, est « le seul contraceptif oral combiné ayant à la fois le risque le plus faible de thrombo-embolie veineuse et l'indication d’acné », selon le Dr Brigitte Letombe, gynécologue au CHRU de Lille et présidente de la Fédération nationale des Collèges de gynécologie médicale.

Contraception : alternatives moins contraignantes

Il n'y a pas que la pilule et le DIU.

Outre le préservatif et les méthodes moins utilisées (préservatif féminin, diaphragme, capes cervicales, spermicides), trois modes de contraception à base d'estro-progestatifs sont efficaces :

  • Patch contraceptif

    Il diffuse des estro-progestatifs à travers la peau. Un par semaine pendant 3 semaines chaque mois.

  • Anneau vaginal

    En plastique, il contient une association d'hormones en faibles quantités, se place facilement dans le vagin, se retire au bout de 3 semaines pour 1 semaine d'arrêt, et ainsi de suite.

  • Implant

    Ce petit bâtonnet cylindrique en plastique muni d'un réservoir contenant lun progestatifest inséré par le médecin sous la peau du bras.

    Invisible et indolore, il protège 3 ans.

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Source : "Contraception, où en est-on ?", un article du magazine Bien-Etre & Santé n°313 de juillet-août 2014