Cigarette électronique : faut-il en avoir peur ?
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De quels toxiques parlons-nous ?

Regardons d’un peu plus près les 3 produits toxiques mis en exergue : le formaldéhyde, l’acétaldéhyde et l’acroléine, retrouvés dans la vapeur des e-cigarettes à des doses qui « pourraient » être similaires à celles antérieurement retrouvées dans la fumée du tabac :

  • Au contact de l’oxygène, ce qui est le cas, le formaldéhyde se transforme en acide formique qui est surtout un irritant, longtemps utilisé comme additif alimentaire (E236) et maintenant interdit en Europe.

    On retrouve du formaldéhyde et de l’acide formique dans l’air pollué par le chauffage des villes. On le retrouve aussi dans les colles et les bois agglomérés qui le diffusent dans les pièces où ils servent.

    C’est donc un produit que nous côtoyons tous les jours et que notre métabolisme fabrique même en petite quantité. Un toxique, certes, mais infiniment moins dangereux que les 3 grands fléaux du tabac. Il est cancérigène à très forte dose, pour les travailleurs du bois. Ces doses ne sont pas atteintes pour les vapoteurs.

  • Si vous buvez un verre de vin tous les jours, vous fabriquez beaucoup plus d’acétaldéhyde en vous même qu’en vapotant beaucoup.

    Notre organisme transforme en effet l’alcool en acétaldéhyde sous l’effet d’une enzyme (ADH), puis en citrates et en bicarbonates par d’autres enzymes.

    L’acétaldéhyde est un antidépresseur très puissant, de la famille des IMAO, et un cancérigène responsable d’une partie des dégâts de l’alcool.

    Là encore, nous sommes nombreux à fabriquer chaque jour en nous de l’acétaldéhyde, par plaisir, et les vapoteurs ne s’exposent pas à un très grand danger, vu les faibles quantités générées par la cigarette électronique.

  • J’espère enfin que vous ne faites pas de la cuisine, car les graisses chauffées donnent de l’acroléine ou graisse âcre (d’où son nom : âcre-oléine).

    C’est Le produit irritant des barbecues, et autant que possible, il vaut mieux l’éviter.

    Mais là encore, c’est un produit que nous sommes nombreux à côtoyer au quotidien, dont le danger est sans commune mesure avec les 3 fléaux du tabac.

Pour être complet, 60 millions de consommateurs a trouvé des traces de métaux dans certaines vapeurs d’e-cigarette (aluminium, antimoine, chrome, étain, nickel, plomb zinc), métaux que l’on retrouve dans de nombreuses eaux minérales et dans les poissons. Il en existe bien d’autres dans la fumée du tabac dont du cadmium qui est un cancérigène avéré.

Ne pas en avoir peur mais en avoir envie si l’on est fumeur

En conclusion, la question qui compte est toujours la même : faut-il avoir peur de la cigarette électronique quand on est fumeur ?

Réponse : non, pas du tout.

La e-cigarette est infiniment moins dangereuse que la vraie et ne plus fumer pour vapoter est un progrès considérable car on n’augmente plus ses risques de cancer et d’infarctus et on retrouve son souffle.

Et si je devais positionner la cigarette électronique sur une échelle de danger, je la placerai en-dessous du tabac et des drogues bien sûr, mais aussi bien en-dessous du vin, même à doses modérées, ou encore en-dessous du pop corn ou des bonbons pour les risques d’obésité ou de diabète, voire en-dessous des fromages et du saucisson pour le sel et l’hypertension. Je la placerai même en-dessous des jeux vidéo qui favorisent la sédentarité… Cette échelle est valable pour les non-fumeurs bien sûr et je dois dire qu’à chaque fois que je croise un vapoteur dans la rue, je me dis : un de moins qui fume !

Source : 60 millions de consommateurs N°485 – Septembre 2013 / Rapport et avis d’expert sur la e-cigarette. OFT Mai 2013.

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