Chirurgie du regard, blépharoplastie : des indications esthétique et santé
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Chirurgien ophtalmologiste ou chirurgien esthétique ?

Chirurgien ophtalmologiste oculoplasticien, chirurgien diplômé de chirurgie plastique et reconstructrice ou chirurgien maxillo-facial… tous sont à même d’opérer la région périorbitaire.

Quel que soit le chirurgien, l’Assurance Maladie prend en charge uniquement la chirurgie en cas de tumeur palpébrale (des paupières), de malformation congénitale, ou de vieillissement palpébral mais dans ce cas uniquement si le retentissement fonctionnel est objectivé par des examens précis (étude du champ visuel notamment).

Dr Olivier Galatoire : « La prise en charge par les ophtalmologistes est différente de celle des chirurgiens plasticiens ou maxillo-faciaux de par la connaissance de l’œil et des problèmes oculaires. Le chirurgien ophtalmologiste oculoplasticien va notamment privilégier des voies conjonctivales (c’est-à-dire passer près de la membrane la plus superficielle du blanc de l’œil, la conjonctive) et périoculaires qui lui sont propres.

En pratique, les médecins esthétiques et dermatologues adressent de plus en plus les patients aux ophtalmologistes oculoplasticiens pour des anomalies fonctionnelles de la zone périorbitaire mais aussi relevant de la prise en charge esthétique ».

Chirurgie du regard : une chirurgie tout en finesse

Comme pour les autres spécialités chirurgicales, les tendances sont à des micro-incisions et à des traitements moins invasifs.

  • Chirurgie de l’orbite. Elle concerne les structures annexes au globe oculaire, les muscles oculomoteurs, la glande lacrymale notamment. Les chirurgiens utilisent des techniques d’imagerie dont la précision s’est considérablement affinée ces dernières années, à l’exemple de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) dite 3 Tesla.
  • Traitement des tumeurs. Il est possible de réaliser soit une ablation (exérèse), soit de la radiothérapie, des solutions discutées en réunion de concertation pluridisciplinaire en oncologie, où désormais l’avis du chirurgien ophtalmologiste permet de garantir une prise en charge qui sera encore moins délétère pour l’œil. Pour les tumeurs les plus étendues, la reconstruction des tissus de paupières est nécessaire, parfois même complexe avec le recours à des greffes ou lambeaux (morceaux de peaux prélevés à un autre endroit sur la personne).
  • Malpositions de paupières (ptosis, malposition des paupières inférieures). La chirurgie aura pour but de repositionner les plans musculaires palpébraux.
  • Chirurgie périoculaire. De nouvelles techniques moins invasives sont maintenant disponibles, comme les dernières techniques de lipostructure périoculaire ou ajout sélectif de cellules graisseuses (adipocytes), pour traiter des déficits de volume (post-radiothérapie, par exemple).

Les praticiens disposent également de traitement type laser ou peeling léger qui peuvent être eux-aussi réalisés en ambulatoire, au cabinet et rentrent dans l’arsenal thérapeutique. Ils permettent une remise en tension les tissus détendus (laxités tissulaires modérés).

Par ailleurs, les techniques chirurgicales de blépharoplastie ont elles aussi évolué. Le geste se veut de plus en plus minimaliste avec notamment des résections cutanéo-graisseuses moins importantes.

L’utilisation de lasers dermatologiques appliqués au niveau de la région périoculaire, de certains biomatériaux (implants poreux ou encore d’acide hyaluronique) peut être réalisée dans certaines conditions autour de l’œil. Ces prises en charge médico-chirurgicales de « l’œil creux » notamment (cernes creux avec déficit de volume) sont récentes, on ne les pratiquait pas il y a 10 ans.

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Source : D’après un entretien avec le Dr Olivier Galatoire, chef de service de Chirurgie reconstructive orbito-palpébrale à la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild (Paris) et coordinateur du rapport 2016 de la Société française d’ophtalmologie "La chirurgie du regard".