Cauchemars : une thérapie pour ne plus en souffrir
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Un traitement contre les cauchemars efficace

La plupart du temps, les cauchemars n’ont pas d’incidence sur la vie quotidienne mais chez les personnes qui en font beaucoup ou depuis longtemps, ils peuvent devenir un calvaire et provoquer des insomnies. Certaines personnes retardent le moment d’aller au lit pour les éviter.

« Généralement, les patients subissent les cauchemars comme une fatalité en pensant que l’on ne peut rien faire, précise Antonio Zadra. Or, on peut les traiter par la répétition d’imagerie mentale visuelle. Cette thérapie, mise en place depuis une quinzaine d’années et recommandée par l’Académie de médecine du sommeil aux États-Unis, est très efficace».

Le principe : noter son cauchemar par écrit et visualiser des images positives (ou faire des dessins pour les enfants) dans la journée qui vont transformer le scénario négatif en scénario positif. La visualisation doit être répétée 5 à 10 mn par jour pendant une semaine par cauchemar.

Selon Antonio Zadra, « Certains inventent une nouvelle fin, d’autres imaginent qu’ils sont sauvés par un ami ou qu’ils ont des pouvoirs surnaturels, d’autres encore ne changent qu’un détail comme la couleur d’un mur... Le choix est laissé aux rêveurs ».

Traitement anti cauchemars : à qui s’adresser ?

La thérapie par répétition d’imagerie mentale doit être pratiquée à chaque fois que l’on fait un cauchemar en commençant par le moins bouleversant. Elle a été validée par 15 études internationales sur des personnes atteintes de stress post-traumatique (victimes de viols, blessés de guerre, etc.) mais aussi chez monsieur et madame tout le monde faisant des cauchemars récurrents.

Dans plus de 80% des cas, le nombre de cauchemars diminue ou alors ils sont moins traumatisants et les patients retrouvent une meilleure qualité de sommeil. La technique peut être pratiquée par la personne seule chez elle à condition d’y avoir été entrainé par un professionnel ou en groupe. Le problème est de trouver le bon thérapeute. Pour Antonio Zadra : « En consultation, on reçoit parfois des patients qui font des psychothérapies depuis 15 ans. Ils passent leur temps à chercher la cause de leur cauchemar -dont on leur dit souvent qu’elle est liée à l’enfance alors que l’on a très peu d’évidence clinique et empirique- mais ils continuent à en faire. Il n’y a pas de raison de les laisser souffrir ». Le mieux est de s’adresser à un centre du sommeil disposant de spécialistes des cauchemars mais il y en a peu.

A l’hôpital de la Pitié Salpetrière (Paris), le service des pathologies du sommeil du Pr Isabelle Arnulf propose des consultations spécifiques.

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Source : Entretien avec Antonio Zadra,  directeur du Laboratoire de recherche sur les rêves et les cauchemars à l’université de Montréal.
Conférence de presse « Rêves et Mémoire », organisé par l'Observatoire B2V des mémoires, le 24 mars 2016.