Le carnet de vaccination électronique : être à jour en un clic
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Les avantages du carnet de vaccination électronique

Plus d’un adulte sur deux (DRESS 2009-2010) n'a pas aujourd'hui de carnet de santé ou de vaccination reproduisant son historique vaccinal, d'où un risque de sous ou de sur-vaccination. Quand il existe, le carnet de vaccination n’est pas disponible quand on en a besoin. Ainsi, plus de 95 % des adultes exposés au tétanos qui se rendent dans un service d’urgence n’ont pas leur carnet de vaccination avec eux. De plus, la population n’est pas vaccinée correctement du fait de la complexité du calendrier vaccinal et de sa rapide évolution.

Deux exemples parmi d’autres : le vaccin contre la varicelle n’est pas administré dans 95,5 % des cas où il devrait l’être, c'est-à-dire chez les adolescents qui n’ont pas développé l’infection ou les femmes en âge d’avoir des enfants. Autre exemple, la couverture vaccinale antigrippale chez les asthmatiques est plus basse qu’en population générale, alors qu’ils sont particulièrement à risque de développer une forme grave de grippe...

Le carnet de vaccination électronique permet du sur-mesure. Une étude a montré que le simple fait de créer un CVE pour un patient modifie une fois sur deux la décision vaccinale initiale du médecin.

Pr Jean-Louis Koeck, Chef du Service de biologie clinique et du Centre de vaccinations internationales de l’hôpital Robert Picqué (Bordeaux), inventeur et coordonnateur du CVE : « Les deux tiers de la population sont éligibles à des recommandations vaccinales spécifiques, c’est-à-dire déterminées par d’autres critères que l’âge ou le sexe. Difficile de s’y retrouver ! C’est pourquoi, pour être un outil vraiment utile, le carnet de vaccination électronique va au-delà du simple enregistrement de vaccins : c’est un carnet intelligent qui intègre toutes les nouvelles recommandations vaccinales pour des conseils personnalisés (en plus des rappels automatiques des prochaines échéances vaccinales), et prévient la personne avec des alertes (par email ou SMS). Le système détermine la liste des maladies contre lesquelles une protection vaccinale est préconisée pour chaque individu, compte tenu de son âge, sexe, travail, contexte de vie (voyages, grossesse…), état de santé, entourage (personnes immunodéprimées etc.) ».

Faut-il se fier au carnet de vaccination électronique ?

Le carnet de vaccination électronique s’appuie sur une base de données structurée (textes officiels, résumés des caractéristiques des produits, actualités les plus récentes sur les vaccinations) et un système expert d’aide à la décision vaccinale, mis à jour en temps réel par un réseau d’experts.

Du point de vue de la confidentialité des données personnelles de santé, les mesures ont été prises : le CVE est autorisé par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés ( CNIL) et est hébergé par un hébergeur de données de santé agréé. L’analyse anonyme de ces données est réservée aux autorités sanitaires (notamment l’Agence nationale de santé publique pour les données de couverture vaccinale), en partenariat avec les unions régionales des professionnels de santé (URPS) médecins et pharmaciens.

L’objectif est d’améliorer la quantité et la qualité des données factuelles nécessaires au suivi et à l’amélioration de la politique vaccinale.

Les personnes qui ont un carnet de vaccination électronique peuvent décider d’en partager l’accès avec des professionnels de santé désignés (médecin, pharmacien, sage-femme ou infirmier).

Côté médecin, une authentification au moyen de la carte de professionnel de santé (CPS) est nécessaire pour créer ou valider un CVE. Seul le médecin peut valider le "profil santé", tandis que le pharmacien possède une fonction de délivrance des vaccins.

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Source : D’après un entretien avec le Pr Jean-Louis Koeck, Chef du Service de biologie clinique et du Centre de vaccinations internationales de l’hôpital Robert Picqué à Bordeaux et coordonnateur du CVE.