La boulimie : une maladie insidieuse
La boulimie est caractérisée par l'ingestion compulsive de grandes quantités de nourriture (souvent en cachette), généralement suivie de régurgitations provoquées. Elle apparaît vers 17-20 ans et peut durer de longues années. 2 % de la population féminine générale et 4 à 8 % de la population féminine étudiante (soit environ 220 000 femmes jeunes) souffrent de boulimie active en France.
Sommaire

Un traitement adapté

Les boulimiques ressentent des sentiments de honte, de dépression, de culpabilité et vivent leur mal dans la solitude. La première démarche importante est donc de se décider à demander de l'aide. Si l'approche diététique reste indispensable dans le traitement de la maladie, l'impulsivité et la fréquence des passages à l'acte rendent délicates les entreprises thérapeutiques avec les boulimiques. Il existe différentes approches. Les thérapies comportementales s'appuient sur l'analyse de la situation présente : étude du comportement inadapté, apprentissage par imitation, affirmation de soi, relaxation... Elles peuvent se révéler décevantes à long terme, si l'approche s'en tient uniquement à faire de la rééducation alimentaire.Les psychothérapies analytiques, aménagement de la psychanalyse classique pour les boulimiques. La thérapie se déroule en face à face et non plus sur un divan, et le thérapeute intervient de manière active. Les groupes de parole offrent aux boulimiques la possibilité de partager leur détresse qu'elles vivent d'ordinaire dans la honte. Elles peuvent exprimer, cadrer leurs émotions et être soutenues par l'élan du groupe. Dans cette optique, ont été créés les groupes autogérés, sans la présence de thérapeutes, d'ancien(ne)s boulimiques apportant leurs témoignages aux autres membres du groupe affectés par ce trouble. Il existe également les thérapies de groupe, parfois de type analytique, dans lesquelles peuvent être inclus des jeux de rôles. Catherine Hervais évoque leur pertinence au regard des thérapies en face à face : « Si elles ont besoin d'un acte pour s'exprimer, on peut en toute logique comprendre que, pour elles, le langage est inopérant. Dans les groupes, peu à peu, on arrive à l'investir en passant par des actes.»

Que faut-il réparer en thérapie ?

Catherine Hervais évoque son expérience des groupes. «Là, tôt ou tard finissent par émerger des peurs archaïques», celles-là même qui ont bloqué le développement de la sécurité affective. Les boulimiques apprendront au fil de la thérapie à ré-apprivoiser l'image de leur corps et devenir moins rivés au désir parental.Voici les propos d'une femme boulimique faisant part de ce qu'elle a travaillé durant les groupes : «Je me suis sentie valorisée, et j'ai reçu beaucoup de chaleur. Il y a eu un jeu de rôles où j'ai réglé mes comptes avec mon père, son autorité, son agressivité et ça a complètement changé mes rapports avec lui. Tout doucement aussi j'ai fait le deuil de ma mère, mais surtout de ses idées, de ses principes, de sa façon de vivre.»

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