L’autisme aujourd’hui : améliorer le dépistage pour mieux soigner
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Prise en charge de l’autisme : le scandale

« Il y a une grande hétérogénéité des situations selon l’endroit où on se trouve, estime le psychiatre Bruno Falissard. Tout repose beaucoup sur la mobilisation des parents ». Résultat : des enfants et des familles en détresse et un véritable scandale. En 2014, la France a été condamnée pour la cinquième fois par le Conseil de l’Europe pour discrimination à l’égard des autistes et en 2015, l'État a été sommé de verser 240 000 euros à sept familles pour « défaut de prise en charge adaptée » de leur enfant autiste. En effet, faute de places en institution, de structures spécifiques et de méthodes éducatives pertinentes, beaucoup de parents se tournent vers la Belgique pour soigner ou scolariser leurs enfants dans de bonnes conditions. Néanmoins, les choses commencent à bouger : le dernier plan Autisme prévoit la création de 3400 places d’accueil d’ici 2017.

Nouvelles approches de l’autisme: la fin du tout « psy »

Les pratiques évoluent aussi. Longtemps confiée aux seuls « psy », elles ont changé de camp sous l’impulsion des familles depuis 2012, date à laquelle la Haute Autorité de Santé a considéré que les approches éducatives comportementales cognitivistes précoces étaient les plus efficaces. « Elles reposent sur une hyperstimulation du langage, un conditionnement à l’apprentissage, un forçage à la communication... qui donnent des résultats. Il faut vulgariser les soins modernes sans tabou, affirme le psychiatre Bruno Falissard. Cela ne veut pas dire que les pratiques psychanalytiques sont à rejeter. Tout n’est pas noir ou blanc. Psy ou pas, il faut des gens compétents. De plus, il y a une ambiguïté sur la définition de l’autisme actuellement. On passe d’enfants qui ont des troubles manifestes à des phénotypes légers, cela rend le discours médical difficile à tenir ».

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Source :
 
- Entretien avec le Dr Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital Robert Debré ; avec le Dr Bruno Falissard, directeur de recherche à l’Inserm et président de l’Association mondiale de pédopsychiatrie ; et avec Laurent Mottron, de l’université de psychiatrie du Québec.
- Session de l’Académie de médecine : «  L’autisme : aux confins de la psychiatrie du développement et de la neurologie, évolution des modèles et des pratiques », 8 mars 2016, Paris.
- SOS Autisme : http://sosautismefrance.fr/