Art-thérapie : quand la musique soulage les douleurs
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10% à 30% moins de douleurs

Pour mesurer l’impact de cette expérience musicale, une étude a démarré en 2014 et se terminera en 2017. Elle vise à inclure 200 volontaires. Pour l’heure 92 patients ont déjà bénéficié d’un « pansement Schubert ». Les premiers résultats décrivent une atténuation des douleurs induites par des actes médicaux de 10 à 30%, une décontraction musculaire et une diminution de l’anxiété. Ils sont évalués à partir de certains critères : tension artérielle, respiration, échelles de la douleur, observation du visage, du regard, paroles... Chaque séance dure en moyenne 15 mn à raison d’une à deux fois par semaine. Claire Oppert se met près du lit avec son instrument pendant que le soin a lieu : « En général, les patients me demandent de jouer doux. C’est eux qui choisissent ce qu’ils veulent écouter. Du classique au jazz en passant par des musiques ethniques ou baroques, je m’adapte. Quand ils n’ont aucune idée, je joue du Schubert ».

Des notes qui font du bien

« Ça me fait du bien », c’est ce que disent la majorité des patients à l’issue de la séance. « Quand ils sont conscients, 90% d’entre-eux se mettent à chanter », raconte la musicothérapeute. Mais même dans le coma, ils réagissent : les sons provoquent une décontraction musculaire dans 80% des cas, leur respiration se ralentit et s’amplifie.

« Plusieurs études montrent que le cerveau de personnes dans le coma réagit à la musique, rappelle le Dr Gomas. Quelques-unes se sont même réveillées après avoir entendu un morceau connu ». Bénéfique pour les patients, le « pansement Schubert » valorise aussi les soignants : « Ils ont l’impression que leur soin est meilleur », affirme Claire Oppert. Des bienfaits difficiles à quantifier avec des chiffres. Dr Gomas : « L’art-thérapie entre peu à peu dans les lieux de soins, le problème est le financement. On est dans un monde médical où tout doit être évalué mais avec le “pansement Schubert”, on est dans la recherche de la qualité, de la finesse, de la sensibilité. Ça ne se quantifie pas. Si le malade dit “j’ai moins mal”, on n’a pas besoin de colonnes de chiffres ».

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Source : Conférence de presse « Le pansement Schubert », 20 juin 2016 à l’Hôpital Sainte-Perrine à Paris.
* « Le pansement Schubert » est porté par l’association Cefama (Centre d’étude et de formation sur l’accompagnement des malades présidé par le Dr Jean-Marie Gomas) et soutenu par la fondation Apicil qui finance des équipes médicales et des chercheurs pour leur permettre de développer de nouvelles approches destinées à prévenir et soulager la douleur