Allergie aux médicaments : réelle ou supposée ?
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Quels sont les médicaments les plus souvent incriminés ?

La pénicilline, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ne contenant pas de cortisone) comme l'aspirine, l'ibuprofène ou le piroxicame, les anesthésiques comme le curare, etc.

Les génériques sont-ils plus allergisants ?

Le principe actif étant identique, seuls les excipients sont parfois différents. Or les allergies aux excipients sont plutôt rares et il s'agit le plus souvent des sulfites et des parabens. Il faut donc retenir qu'à moins d'être allergique à un excipient, si on n'est pas allergique à un médicament donné, il ne faut pas avoir peur de prendre sa version générique.

En cas d'allergie à un médicament, que faire ?

En cas de réaction cutanée, il est nécessaire d'arrêter immédiatement le médicament et de prendre contact avec son médecin, lequel orientera rapidement vers un allergologue, voire vers un centre spécialisé le cas échéant. Il est très souvent utile de photographier l'état de sa peau. L'allergologue mènera une enquête poussée : temps de réaction après la prise du médicament, prise d'autres médicaments (sirop…), circonstances de la réaction (pendant un repas, effort physique, exposition au soleil…), etc. Si le rôle du médicament se confirme, l'exploration se poursuit.

En cas de réaction allergique de type immédiate

Pour certains médicaments, on peut réaliser des prick-tests (introduction dans l'épaisseur de la peau d'un extrait allergénique à l'aide d'une minuscule pointe, la réaction positive se traduisant par une rougeur et une démangeaison) et éventuellement des tests intradermiques (introduction cutanée plus profonde de l'extrait). L'interprétation des résultats peut amener à pratiquer d'autres examens (examens biologiques, tests de provocation au médicament en milieu hospitalier). Mais globalement, si le test est positif, la personne est généralement diagnostiquée allergique, et on recherche une alternative au médicament à exclure. Si le test est négatif, on procède à une réintroduction sous haute surveillance médicale, en débutant avec des doses très faibles et on arrête dès les premiers signes de réaction. En l'absence de réaction, la personne est diagnostiquée non allergique.

En cas de réaction allergique non immédiate

On recourt, pour certains médicaments, à des patchs (une dose de médicament est placée sur un pansement) et on observe la réaction immédiate, puis à 2, 3 et 8 jours. En cas de positivité, la personne est diagnostiquée allergique, sinon on procède à un test de réintroduction.

L’intérêt des patchs aux médicaments est actuellement remis en cause. Pour certaines réactions retardées il est possible de proposer, pour exclure une réaction, un test de réintroduction sur 5 jours.

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Source : 1er congrès français d'allergologie, Paris 12 au 14 avril 2006, communication du Pr Pascal Demoly, pneumologue et allergologue, Unité d'exploration des allergies à l'Hôpital Arnaud de Villeneuve, Centre Hospitalier Universitaire de Montpellier.