L'allergie en 5 questions
Sommaire

Une allergie peut-elle en entraîner une autre ?

Dr Patrick Rufin : A partir du moment où on peut devenir allergique, on peut se sensibiliser à plusieurs allergènes et en particulier aux pollens, c'est ce qu'on appelle les allergies croisées entre différents pollens. Pourquoi ? Parce qu'il existe des familles de pollens, des espèces d'arbres ou de plantes, qui ont des antigènes en commun, ce qui fait que l'on se sensibilise facilement à plusieurs d'entre eux. Par exemple, les personnes sensibilisées aux pollens de bouleaux, un allergène majeur dans la région nord de la France, le sont très souvent aussi à d'autres pollens d'arbres de la même famille, les bétulacées (noisetier, aulne, charme). Quant aux personnes sensibilisées aux pollens de graminées, elles sont souvent sensibilisées à plusieurs pollens : dactyle, fétuque, ivraire, phléole…Les sujets allergiques sont donc souvent polysensibilisés en terme de plantes de la même famille.D'autre part, à partir du moment où on est sensibilisé aux pollens, c'est-à-dire que l'organisme est capable de fabriquer des anticorps de type allergique, si un animal arrive au domicile, il y a de grandes chances que l'on se sensibilise à ce nouvel allergène au bout d'un certain temps. Ce phénomène dépend aussi du lieu de vie. Prenons l'exemple d'une personne vivant dans le nord de la France et dont l'organisme est sensibilisé au pollen de bouleaux. Si elle part vivre dans le midi, il y a de forte chance qu'elle se sensibilise au cyprès au bout de 2-3 ans. Lorsqu'elle habitait dans le nord, n'étant pas en contact avec les pollens de cyprès, elle ne pouvait pas être allergique au cyprès, mais le devient en changeant de région de résidence.

Quelle est la météo la plus favorable aux pollens ?

Dr Patrick Rufin : Les pollens allergisants, sont dits anémophiles, c'est-à-dire qu'ils sont transportés par le vent. Il existe deux types de pollens : les pollens entomophiles, transportés par les insectes et qui sont faiblement allergisants car de grande taille et donc peu transportés par le vent jusque dans les voies respiratoires supérieures, et les pollens anémophiles qui sont les plus allergisants, car de petite taille, pratiquement invisibles et donc facilement transportés par le vent. Ce qui veut dire que l'on est plus exposé aux pollens s'il fait chaud (période de pollinisation), s'il y a du vent, et par ailleurs s'il règne un certain degré d'humidité dans l'air car les grains de pollen ont tendance à exploser. Rappelons que le grain de pollen est une sorte de coque qui contient une petite bille très allergisante. Ces conditions sont toutes remplies juste avant un orage (chaleur, vent et humidité). C'est ainsi que les personnes allergiques aux pollens ressentent très souvent des symptômes par temps orageux. Bien sûr, s'il pleut beaucoup, la pluie lave l'air et fait alors disparaître les pollens et les symptômes avec.

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Source : * Le Dr Patrick Rufin, attaché des hôpitaux de Paris, est pneumo-allergologue au laboratoire d'explorations fonctionnelles respiratoires de l'hôpital Necker - Enfants Malades.