Addiction aux drogues : le rôle de l’entourage
Sommaire

Objectif n°1 : relancer le développement constructif de l’enfant

Ne pas se tromper d’objectif : rechercher des solutions pour mettre un terme à la consommation de drogues n’est que la seconde étape. La première -comprendre ce qui amène l’adolescent à de tels comportements- est souvent "zappée" par les parents.

La conduite à tenir pour les parents est de s’intéresser à lui en le questionnant sur son monde, le faire parler sur son vécu, sur les limites qu’il s’impose, et surtout à ce qui est important pour lui. L’objectif n’est pas de se centrer sur l’addiction ou la conduite addictive, de lui imposer l’arrêt de la consommation de drogues mais de reconnaître le vécu de l’adolescent et de relancer son développement constructif (le plaisir de l’apprentissage, de la réussite, l’identification et l’expression émotionnelle, les activités de loisirs, etc.) qui a été entravé par l’abus ou l’addiction. Si l’adolescent exprime une difficulté à reprendre les choses en main, les parents peuvent le soutenir dans une démarche d’aide auprès d’une consultation "jeunes consommateurs » des Centres de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA).

Relancer son développement constructif lui permettra de mieux gérer sa consommation de drogues voire la stopper de lui-même. Le travail autour du cannabis n’est qu’un moyen. Si la scolarité va bien, si les relations à la maison vont mieux, si les règles sont plus suivies, cela constituera des indices que la consommation n’est plus là ou est mieux maitrisée, du moins ne pose plus de problème majeur pour le développement de l’adolescent.

Que faire si l’adolescent refuse tout dialogue quant à sa consommation de drogues ?

L’adolescent peut ne pas vouloir échanger sur sa vie, ses vécus, etc. Il est normal de rencontrer des difficultés sur la question des règles et des limites avec un adolescent. La difficulté est de ne pas confondre « rébellion » avec « processus d’autonomisation propre au développement de l’adolescent ». Les pratiques parentales ne doivent pas être rigides et systématiques mais évoluer en fonction du développement de l’adolescent, avec des essais, des erreurs, des avancées et des retours en arrière.

Muriel Lascaux : « Cependant, si l’étendue des conséquences négatives de la consommation de drogues est importante, alors il est important d’intervenir. Les parents peuvent signifier leurs inquiétudes et établir, au mieux avec l’adolescent (sinon l’en informer), deux à trois « signaux d’alarme » clairs (des limites à ne pas dépasser comme les résultats scolaires, les absences, le non-respect des règles…) qui témoigneront de la plus ou moins bonne gestion de la consommation par l’adolescent et justifiera d’aller consulter. Même s’ils viennent seuls, les parents pourront échanger avec un professionnel sur leurs inquiétudes, lequel pourra soutenir les pratiques parentales, leur expliquer comment faire venir l’adolescent et contenir leurs angoisses pour qu’ils soient eux-mêmes en capacité de contenir celles de leur adolescent ».

Se faire aider : www.drogues-info-service.fr

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Source : D’après un entretien avec Muriel Lascaux, psychologue clinicienne à la consultation « Jeunes consommateurs » du Csapa Pierre Nicole de la Croix Rouge Française (Paris 5ème)