Actes de violence : savoir en parler aux enfants selon leur âge
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L’adolescent : informer, échanger, parler éthique, lui demander son avis, rassurer…

Un adolescent est aujourd’hui un jeune adulte par certains côtés en particulier sur le plan de l’information, de l’échange et reste encore un enfant sur le plan des émotions.

Le laisser s’informer

Il n’est pas possible, pour un adolescent, de censurer les informations, y compris les situations de violence. Et quand bien même nous tenterions de le faire, ça ne lui donnerait que d’avantage envie de voir ce qu’on lui interdit, et il en a facilement les moyens.

Il vaut mieux le prévenir que des images choquantes peuvent laisser des traces émotionnelles profondes qui restent ensuite parfois actives pendant des années. Il peut être utile de lui expliquer que moi-même, alors que je suis adulte, je peux être choqué et que je n’ai pas envie de me faire du mal et d’agresser mon cerveau par des images atroces. Ensuite, c’est à lui de choisir, il est suffisamment grand pour cela.

Lui parler, échanger

Avec un adolescent, plutôt que de lui exposer votre avis, il vaut mieux commencer par lui demander le sien. Et des avis, il en a, un ou plusieurs, parfois contradictoires, émanant de tout ce qu’il a entendu, vu, échangé et digéré à sa manière. L’écouter, c’est l’entendre et le considérer comme un adulte en devenir. Pas comme un enfant que l’on interroge pour lui donner ensuite la bonne réponse.

Si vous n’êtes pas tout à fait d’accord (ou pas du tout), il faut donner votre avis. Mais pas en lui expliquant qu’il a tort. En lui disant : toi, tu penses ceci, et moi, je pense différemment. Dans un temps de violence, il est capital de lui montrer en pratique que l’on peut ne pas être d’accord, et pourtant, se respecter profondément.

Lui exprimer que son avis est important

Ce n’est pas seulement par affection que vous l’écoutez. Un adolescent, c’est un futur adulte, et un futur adulte pour un futur très proche. Son avis est essentiel, parce que c’est lui qui construira le monde de demain, qui l’améliorera. Et ce sont ses pensées qui créeront ce monde de demain. Voilà pourquoi son avis est capital.

Partagez vos lectures

Il n’est pas toujours facile d’exprimer ce que l’on ressent. Mais d’autres le font pour nous. Les écrivains, les journalistes engagés, et même des anonymes formidables ayant écrit un texte, notamment évoquant la violence actuelle, qui vous marque, sur le net, sur Facebook ou dans un magazine. Partagez cela avec lui pour augmenter son niveau de réflexion et d’éthique.

Exprimez votre éthique

Vous ne pourrez jamais forcer un adolescent à penser comme vous. Mais vous pouvez le toucher en parlant avec votre cœur. Expliquez-lui quel monde vous souhaitez, laissez parler votre cœur votre éthique du respect, de la fraternité, de la justice…

Rassurez-le !

Adolescent, ses émotions sont plus enfantines que celles d’un adulte, le cerveau émotionnel n’étant entièrement mature qu’à 25 ans ! Alors, parlez-lui de ceux qui font ce qu’il faut pour le protéger, notamment contre la menace terroriste. Pas seulement la police, l’armée ou les politiciens, mais surtout, plus encore peut-être, tous ces gens bien, ceux qui oeuvrent pour la paix à leur manière. Auprès des plus pauvres, ceux qui sont susceptibles de se sentir laissés pour compte, de se laisser manipuler, de ne pas comprendre l’idéal républicain. Ceux qui aident les sans logements, les sans emploi, les sans affection… Et pointez que les gens bien sont nettement plus nombreux que les personnes violentes !

Finalement, les parents ne peuvent pas tout. Quel que soit l’âge de l’enfant, s’il reste choqué, plus d’une semaine, il est conseillé de voir un psychiatre ou psychologue, idéalement une personne spécialisée en psychotraumatologie. Bien sûr, pour ceux qui ont assisté à des scènes de violence personnellement, consulter rapidement un spécialiste est fortement recommandé.

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Source : À lire pour aider les enfants à surmonter la violence :
- Marie Aubinais : Les questions des tout-petits sur les méchants (à partir de 4 ans), aux éditions Bayard Jeunesse.
- Catherine Dolto et Colline Faure-Poirée : « Ça fait mal la violence » aux éditions Gallimard Jeunesse. (La violence est aussi en nous, et parler aide à la faire partir)
- Nikolaï Popov. Pourquoi ? chez Minedition. (Thème de la guerre et du conflit)
- Claude K. Dubois « Akim court » aux éditions Pastel. (Un enfant dans la guerre)
Pour les adolescents (et adultes !) : 
- Michel Fize. « Mais qu’est-ce qui se passe dans la tête des méchants ? » aux éditions Marabout.
- Jacques Semelin  « La non violence expliquée à ma fille » aux éditions du Seuil.
- Stéphane Hessel et Dalaï Lama : « Déclarons la paix » aux éditions Indigène.