Vos jambes s'impatientent ? C'est le syndrome des jambes sans repos

Ce syndrome est peu connu. Pourtant, il touche 8,5% de la population française, dont 2 à 3% souffre de troubles sévères justifiant une prise en charge médicale. Il se manifeste au niveau des deux jambes par des impatiences, soulagées temporairement par le mouvement.
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Impatiences : deux fois plus de femmes que d’hommes

Le syndrome des jambes sans repos aussi appelé "impatiences" est dû à une anomalie des neurotransmetteurs dopaminergiques (contrairement à la maladie de Parkinson, il n'y a pas de mort neuronale). Il touche deux fois plus les femmes que les hommes, surtout après 50 ans, et il existe souvent des antécédents familiaux. Ce syndrome survient aussi plus souvent durant la grossesse et après la ménopause sans que l’on sache vraiment pourquoi, même si un rôle des hormones est suspecté.

Les impatiences se manifestent par une sensation d'inconfort au niveau des deux jambes avec le besoin impérieux de bouger les jambes, ce qui provoque un soulagement quasi immédiat mais de courte durée.

Cette sensation très désagréable a la caractéristique de survenir exclusivement au repos, en position assise ou allongée, préférentiellement le soir et dans la première partie de la nuit.

Il en résulte de grandes difficultés à s'endormir, faisant du syndrome des jambes sans repos la deuxième cause de troubles du sommeil après le syndrome d'apnées du sommeil.

Dans 80 % des cas, les patients souffrent également de mouvements automatiques et périodiques des membres inférieurs. La fréquence des troubles varie fortement, allant de plusieurs fois par jour à quelques crises par an.

A noter que le syndrome des jambes sans repos semble corrélé avec la survenue d’une hypertension artérielle, d’un diabète et d’une obésité.

Jambes sans repos : de fortes répercussions dans la vie quotidienne

On imagine aisément les dramatiques répercussions sociales et professionnelles, en raison de l'insomnie et de l'épuisement, des mouvements anormaux et du besoin immédiat de bouger, qui rend alors difficiles les spectacles, les transports en commun ou la séance chez le coiffeur.

Le bilan médical passe en premier lieu par la recherche d'une carence en fer, dont la correction améliore les troubles. Ensuite, la prise en charge repose sur des mesures hygiéno-diététiques qui peuvent être bénéfiques et suffisantes : limitation des excitants (café, thé, vin blanc, etc.), activité physique modérée, hygiène du sommeil (coucher à heures fixes, etc.). Le médecin peut être amené à supprimer certains médicaments pouvant aggraver le syndrome des jambes sans repos (antidépresseurs et neuroleptiques notamment). Enfin, des médicaments peuvent être prescrits, dont des agonistes dopaminergiques, mais ceux-ci, en raison d’effets indésirables et d’une efficacité modeste, n’ont pas une balance bénéfice/risque favorable et sont donc à réserver à certaines formes sévères.

En conclusion, il faut savoir que le syndrome des jambes sans repos existe et qu'il se traite.

Et si vous souffrez de troubles de l'endormissement, n'oubliez pas de parler de vos impatiences à votre médecin !

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Source : Symposium GSK, 8th International congress of Parkinson's disease and mouvement disorders, Rome, 2004.