Le virus de l’hépatite C n’attaque pas que le foie

Comme son nom l’indique, le virus de l’hépatite C infecte le foie, entraînant des complications hépatiques telles que cirrhoses puis cancers du foie. Mais pas seulement : les porteurs de ce virus sont aussi plus à risque de développer des complications extra-hépatiques de type infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance rénale,  diabète ou même dépression. La bonne nouvelle est qu’en France, les 65% de porteurs du virus qui se savent infectés peuvent potentiellement bénéficier des tout nouveaux traitements, lesquels sont non seulement très efficaces avec 90% de guérison, mais aussi prescrits pour des durées relativement courtes (12 semaines) et bien tolérés. Dans ces conditions, il convient d’insister sur le dépistage : le Pr Patrice Cacoub* recommande à tous de se faire dépister au moins une fois.
Sommaire

Les complications ou manifestations extra-hépatiques du virus de l’hépatite C sont peu connues et pourtant très importantes si l’on considère que pratiquement tous les organes peuvent être affectés par ce virus.

Quelles sont les principales complications extra-hépatiques liées au virus de l’hépatite C ?

  • Des troubles cardiovasculaires : le fait d’être porteur du virus de l’hépatite C augmente le risque de faire un infarctus du myocarde et un accident vasculaire cérébral, indépendamment des autres facteurs de risque déjà connus que sont le tabagisme, l’excès de cholestérol, l’hypertension, etc.
  • Des troubles métaboliques avec un risque accru de diabète de type 2. Les porteurs de ce virus sont plus à risque d’insulino-résistance, étape qui précède la survenue d’un diabète.
  • Des troubles intellectuels regroupant un ensemble de signes plus fréquemment rencontrés chez les personnes infectées par le virus de l’hépatite C : fatigue, dépression, problèmes cognitifs (troubles de la concentration, de la mémoire, de l’expression verbale, visuelle).
  • Des atteintes rénales : le virus induit de véritables maladies rénales avec un risque de développer une insuffisance rénale.
  • Des lymphomes : les patients infectés par virus de l’hépatite C ont plus de risque de développer certains types de lymphomes (des cancers du sang).
  • Des maladies vasculaires, notamment des vascularites, véritables inflammations des vaisseaux qui peuvent retentir sur tous les organes (peau, reins, nerfs, cœur…). Il existe un lien direct entre le virus de l’hépatite C et certaines vascularites.

Toutes les personnes ayant été en contact avec le virus risquent-elles des complications ?

Ces complications s’observent lorsque le virus C circule dans le sang. Il faut bien comprendre que l’on dispose de deux tests : le premier consiste à rechercher des anticorps dirigés contre le virus. On dépiste ainsi les personnes qui ont été en contact avec le virus. L’autre test quantifie les particules virales dans le sang (la charge virale). On détermine ainsi l’activité du virus, sa capacité de multiplication dans l’organisme (c’est la virémie).

Pour que des complications extra-hépatiques apparaissent, il faut que le virus circule activement dans le sang. Autrement dit, les patients à virémie positive sont les plus risque.

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Source : En collaboration avec Patrice Cacoub, Professeur de Médecine Interne, chef de service à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, intervenant à la Sorbonne Universités et à l’Université Pierre et Marie Curie.