Tumeur auditive : attention au bruit

Le neurinome du nerf auditif est une tumeur bénigne mais qui tend à évoluer et à atteindre le cerveau. Cette affection peut alors poser un véritable problème. Il semblerait que les personnes exposées à des niveaux sonores élevés soient plus vulnérables à cette affection.
Sommaire

Perte progressive d'audition

Le neurinome est une tumeur bénigne qui touche surtout les nerfs crâniens. Le plus fréquemment atteint est le nerf auditif. On parle alors de neurinome acoustique. Non cancéreux, le neurinome se développe dans le conduit auditif et provoque des signes initialement discrets : perte très progressive d'audition et d'un seul côté (le patient ne s'en aperçoit souvent qu'au téléphone), bourdonnements d'oreille et vertiges. Ensuite, la tumeur tend à se développer et à progresser dans la boîte crânienne. Des maux de tête et des fourmillements se manifestent alors. Des douleurs de la face, puis des paralysies des muscles du visage apparaissent. En bref, même si la tumeur reste bénigne, plus elle grossit, plus elle est dangereuse. Le traitement repose sur l'ablation chirurgicale du neurinome. Mais cette intervention est d'autant plus délicate que la tumeur est à un stade avancé. Inversement, on peut envisager la radiothérapie lorsque la tumeur est de petite taille.

Les niveaux sonores élevés sont favorisants

À ce jour, la cause de cette affection est inconnue. L'hypothèse selon laquelle une exposition sonore excessive et prolongée pourrait favoriser la survenue d'une telle tumeur vient d'être testée par une équipe de chercheurs. Près de 150 patients atteints d'un neurinome acoustique ont été recrutés et comparés à une population de sujets en bonne santé. Il a ensuite été demandé à chaque sujet d'évaluer l'intensité du bruit à laquelle ils étaient soumis. On constate ainsi que les personnes exposées à des niveaux sonores de plus de 80 décibels pendant plusieurs années présentent un risque accru de neurinome acoustique. Cette constatation est valable tant chez les hommes que chez les femmes. À noter que les personnes les plus touchées ont été exposées à des machines ou des outils bruyants et à de la musique assourdissante. Ce résultat doit maintenant être confirmé par d'autres études, tandis qu'il est nécessaire de valider la méthode d'auto-évaluation de l'intensité du bruit. On peut toutefois d'ores et déjà mettre en garde contre les nuisances sonores vis-à-vis du neurinome, inciter à la protection et prévenir en conseillant de consulter rapidement en cas de baisse auditive d'un seul côté, de bourdonnements d'oreille et de vertiges. Rappelons que le niveau de 80 décibels est très rapidement atteint. On considère que le bruit devient désagréable au-delà de 65 décibels, et nocif à partir de 85 décibels.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.

Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.

Source : Edwards C.G. et coll., American Journal of Epidemiology, 163 (4) : 327-33, 2006.