Tchernobyl et ses retombées

Dix-sept ans après la catastrophe de Tchernobyl qui a recouvert de rejets radioactifs la Biélorussie, l'Ukraine et certaines régions de Russie, les experts de L'IRSN* publient comme chaque année les résultats de leurs travaux. L'épidémie de cancers de la thyroïde se poursuit chez les enfants exposés en 1986. Par ailleurs, en France, la contamination des sols aurait été sous-évaluée, particulièrement en Corse.
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Répercussions sur la santé

La principale conséquence sanitaire imputable à l'accident de Tchernoby l est l'épidémie de cancers de la thyroïde chez les enfants exposés à la radioactivité en Biélorussie, Russie et Ukraine. Les enfants nés après en 1986 n'étant pas concernés, les études se concentrent désormais sur la tranche d'âge 15-30 ans. Et en effet, on constate la progression des cancers thyroïdiens chez les jeunes adultes. Par ailleurs, il est montré pour la première fois un excès de leucémie chez les enfants exposés dans les régions les plus contaminées d'Ukraine. Cette dernière donnée nécessite néanmoins d'être confortée. Les scientifiques et les médecins tentent également d'évaluer l'effet de faibles doses radioactives sur d'autres risques pathologiques, comme les troubles nerveux, digestifs, cardiovasculaires…

En France, la hausse des cancers de la thyroïde, surtout chez les femmes, ne peut pas uniquement être attribuée aux retombées de Tchernobyl. En effet, cette tendance, qui a par ailleurs débutée dès 1975 avec la mise au point de l'échographie, est observée dans la plupart des pays riches, même non concernés par la catastrophe comme le Japon ou les Etats-Unis, et pourrait être simplement liée à un meilleur système de dépistage.

Contamination des sols français

L'an passé, la publication de la carte française montrait des contaminations très faibles. Mais cette année, elle démontre une sous-évaluation flagrante, avec des dépôts dans l'Est équivalents à ceux de certaines régions du Nord de l'Italie, de Suisse et du Sud de l'Allemagne. Mais c'est en Corse que la surprise est la plus grande en raison des fortes pluies qui ont eu lieu lors du passage des masses d'air contaminées. Cette révélation ne correspond pas forcément à un secret que les autorités souhaitaient jalousement garder. L'affinement des outils méthodologiques de mesures a certainement joué un rôle. Par ailleurs, jusqu'à présent, on pensait à une contamination homogène. Or maintenant, on sait que les pluies contribuent fortement à faire varier les niveaux des dépôts de césium 137.

* Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, sous la tutelle des ministères de l'Industrie, de la Défense, de l'Environnement, de la Santé et de la Recherche. Depuis 2002, L'IRSN regroupe de nombreux experts de l'IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire) et de l'OPRI (Office de protection contre les rayonnements ionisants).

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Source : Communiqué de presse de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), 24 avril 2003.