Le tabac ? Toujours pas chic !

En réponse à la lutte contre le tabagisme passif, le tabac à priser fait son retour. Certes, sans fumée, il est cependant au moins aussi dangereux pour la santé que la cigarette. Une mode à ne pas suivre, malgré les pressions d'un marketing avide de séduire une nouvelle clientèle.

La consommation de tabac sous des formes non fumées, notamment les formes mâchées ou prisées, est une menace sanitaire réelle, pas nouvelle cependant puisqu'au 18e siècle, le tabac à priser était la forme la plus commune de tabagisme. Toutefois, ces modes de consommation étaient progressivement tombées en désuétude, au profit de la cigarette.

Leur retour serait favorisé par les mesures de lutte contre la consommation fumée de tabac, qu'il s'agisse des cigarettes, de la pipe ou des cigares. Ainsi, dans certains pays, le snuff (tabac prisé) connaît un essor considérable ; c'est notamment le cas en Suède où la consommation annuelle de tabac prisé est de 583 grammes per capita alors qu'elle demeure beaucoup plus faible ailleurs (10,6g au Danemark, 6,4g en France et moins d'un gramme en Grande-Bretagne).

Son développement pourrait s'accélérer sous la pression d'un marketing qui a su proposer des formes aromatisées à la menthe ou à l'eucalyptus afin de séduire une nouvelle clientèle ; les fabricants, à l'exemple de Poeschl, via un accord de distribution avec Altadis, visent clairement le marché français.

Mais les risques sanitaires du tabac à mâcher ou à priser sont réels. Le « tabac sans fumée » a en effet une teneur en nicotine plus élevée que celle du tabac à fumer et il induit rapidement une dépendance, potentiellement aussi forte que la cigarette. Ces tabacs sont également riches en substances carcinogènes et les risques locaux sont donc importants ; les cancers de la bouche (lèvres, langue, joues, plancher de la bouche) et des voies aérodigestives supérieures (pharynx, larynx, œsophage) ont été associés à ces formes de consommation. Bien entendu, ils sont également dommageables pour la santé bucco-dentaire (jaunissement de l'émail, gingivites, déchaussement et perte de dents…).

Le tabac oral est également dangereux car il est susceptible de faciliter le passage à une consommation fumée. Si cette consommation reste très marginale en France, l'exemple suédois et le talent des « marketeurs » des entreprises du tabac doivent nous inciter à la plus grande vigilance car certaines modes s'installent rapidement !

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Source : http://www.poeschl- tobacco.com/start.php. Questions and answers about smokeless tobacco and cancer. National cancer institute, Cancer rates and risks. 4e édition, NIH, 1996, page 70. National Institute of Health. Smoking and tobacco control monograph 2.Publication 1992, n°93-3461.