Tabac et cancer du poumon : une association malheureusement toujours d'actualité

Comme l'association 'alcool et cirrhose du foie', l'association 'tabac et cancer du poumon' est un grand classique. On a malheureusement tendance, comme pour les oeuvres classiques à se préoccuper de ce qui est plus médiatique et plus récent. Pourtant le cancer du poumon reste la première cause de décès chez l'homme et la deuxième chez la femme.
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Cancer bronchique ou pulmonaire ?

Au sens strict, ce que l'on appelle dans le langage courant "cancer du poumon" est en fait un cancer des bronches. Cependant, on peut l'appeler "cancer broncho-pulmonaire" puisqu'il finit par toucher le poumon proprement dit. Il faut se rappeler que les bronches sont en quelque sorte des tuyaux qui amènent l'air au poumon et rejettent le gaz carbonique. Elles sont situées au cœur du tissu pulmonaire comme les branches d'un arbre. Ces bronches sont recouvertes par un épithélium, qui se transforme progressivement, le plus souvent sous l'action agressive de la fumée de tabac et passe du stade de "dysplasie" (cellules anormales mais non encore cancéreuses) au stade de cancer. Le stade de dysplasie est réversible, celui de cancer ne l'est pas. Il faut distinguer deux types de cancer broncho-pulmonaire : ceux à "petites cellules" dont l'évolution est rapide mais qui sont sensibles à la chimiothérapie et à la radiothérapie, et les cancers "non à petites cellules" dont le traitement est essentiellement chirurgical.

L'ennemi de toujours : le tabac

Est-il besoin de rappeler la nocivité du tabac ? Oui, car il y a encore en France 34% de fumeurs, dont 12% des enfants de 12 ans et (entre-autres) le cancer broncho-pulmonaire n'est pas en régression. Sait-on que dès la vie intra-utérine, le tabac peut avoir des effets nocifs avec des risques de prématurité, de malformations congénitales et de mort intra-utéro ? Ensuite, à la naissance, un enfant exposé à la fumée de cigarette a un risque plus important de mort-subite, sans parler des affections ORL et pulmonaires à répétition. Plus tard, dès 12-14 ans, le tabagisme devient actif, alors que l'on sait que les risques, notamment de cancer broncho-pulmonaire, sont augmentés avec la précocité du tabagisme. Même si le cancer bronchique se retrouve en moyenne à partir de 40 ans, il faut bien se dire qu'il s'est constitué pendant tout ce temps, en passant comme on l'a vu par des phases réversibles. Pour résumer, 90% des cancers bronchiques sont dus au tabac. Dans les 10% restant, on retrouve l'amiante, l'arsenic, la radioactivité, le chrome et d'autres carcinogènes dont la plupart sont d'origine professionnelle.

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Source : Cancer broncho-pulmonaire, bilan pré-thérapeutique, Jeanne-Marie Brechot, Ed. Eurotext John Libbey. La prévention des cancers, Maurice Tubiana, Ed. Flammarion Dominos. Cancer broncho-pulmonaire, radiothérapie, Christophe Hennequin, Ed. Eurotext John Libbey.