Syndrome du choc toxique : les tampons risquent-ils de nous tuer ?

Un cas d’amputation fait actuellement le tour de la toile : une jeune fille, mannequin, a perdu sa jambe suite à un syndrome du choc toxique, probablement lié à l’utilisation de tampons hygiéniques pendant les règles.
© anna bizon,gpoint studio
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Syndrome du choc toxique : c’est quoi ?

Le syndrome du choc toxique est généralement lié à une infection par des bactéries du groupe des staphylocoques dorés ou des streptocoques. Certaines produisent en effet une toxine particulièrement néfaste appelée TSST-1. Cette toxine produite par les bactéries peut envahir l’organisme et, si la personne ne possède pas les anticorps nécessaires pour les combattre, on risque le fameux syndrome du choc toxique.

Les symptômes sont impressionnants, et graves : fièvre élevée, démangeaisons, chute de la tension et défaillance de plusieurs organes peuvent causer la mort. La mortalité est de 30% si le choc toxique est pris en charge dès son début ; 70% dans le cas contraire.

Quel est le rapport avec les tampons hygiéniques ?

Le port de tampons hygiéniques est associé à l’apparition d’un syndrome de choc toxique. Le vagin est en effet assez souvent envahi par des bactéries – le staphylocoque doré concerne 9% des femmes (1). Et lors du port de tampons hygiéniques, le milieu du vagin est modifié : le pH, la température et d’autres facteurs encore favorisent la prolifération de bactéries. Dans certains cas, les conditions de l’apparition d’un syndrome du choc toxique peuvent donc être réunies.

Le syndrome du choc toxique a en fait été découvert dans les années 1970, quand est apparu sur le marché un tampon innovant, mais qui a déclenché une véritable vague de cas de chocs toxiques (2). Aujourd’hui, cette forme particulière de tampons a été retirée du marché. De même, les marques ont cessé de fabriquer les tampons les plus absorbants, et favorisent aujourd’hui le coton qui est moins susceptible de favoriser la multiplication des bactéries que les matières synthétiques. Il reste que la moitié des cas de syndromes du choc toxique sont liées à l’utilisation de tampons hygiéniques. L’autre moitié est liée à des contraceptifs barrière (diaphragme), des infections de plaies chirurgicales, des brûlures, etc.

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Source : (1) Parsonnet, J. et al.,  J Clin Microbiol. 2005 Sep; 43(9): 4628–4634. doi:  10.1128/JCM.43.9.4628-4634.2005
(2) Vostral, SL., Yale J Biol Med. 2011 Dec; 84(4): 447–459.
(3) DeVries, AS et al., PLoS One. 2011; 6(8): e22997. Published online 2011 Aug 10. doi:  10.1371/journal.pone.0022997