Suicide : répercussions traumatiques sur l'entourage

Si depuis des années, l'accent a été mis à juste titre, sur la prévention du geste suicidaire, on parle moins des répercussions du suicide. Avec plus de 11.000 décès par an, le nombre de personnes concernées par le suicide d'un proche est considérable. Pour l'entourage d'un jeune suicidé (parents, fratrie, cousins, grands-parents, amis), c'est un choc traumatique. L'étendue des conséquences sera une des problématiques abordées du 2 au 9 février 2005, lors des 9e Journées nationales de prévention du suicide.

La France possède une des meilleures espérances de vie au monde avec un taux de mortalité brute des plus bas. En revanche, concernant la mortalité prématurée des hommes (avant 65 ans), elle se situe parmi les plus élevés d'Europe. Les cancers, les accidents et les suicides sont les principales causes de cette mortalité prématurée.Le suicide constitue la deuxième cause de décès pour la tranche d'âge 15-24 ans et la première pour la tranche 25-34 ans. En France, le taux de mortalité par suicide ne diminue pas et figure parmi les plus élevés de l'Union européenne. Malgré de nombreuses mesures prises en matière de prévention, le nombre annuel de décès par suicide n'a fait que croître, passant de 7.834 à 10.250 entre 1970 et 2000. Et ce n'est qu'en juillet 1993, qu'un texte officiel de la république situe le suicide comme un grave problème de santé publique. Il est évident que les actions de prévention du geste suicidaire doivent se poursuivre et s'intensifier.Il est également important de souligner les répercussions considérables sur l'entourage. L'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) les décrits de la façon suivante.

Conséquences illimitées sur la famille

  • Les parents, la fratrie se retrouvent dans un état de sidération puis de déni, de culpabilité qui risque de durer jusqu'à la fin de leur vie.
  • Longtemps, ils sont dans l'obsession de celui qui les a quittés. Les frères et soeurs, qui vivent leur propre chagrin, peuvent souffrir aussi de l'exclusivité affective dans le coeur et la pensée de leurs parents de l'enfant suicidé. La place du disparu est envahissante et préjudiciable à celle que devraient occuper « les survivants ».
  • Les parents quant à eux, se montrent généralement inquiets, surprotecteurs, déstabilisés dans leur rôle parental, ils perdent confiance en eux et en leurs capacités éducatives. Ils ont peur que l'idéation suicidaire frappe un autre enfant.
  • Généralement, les circonstances du suicide sont dramatiques et les images de la découverte du corps vont s'imprimer à jamais dans leur mémoire et perturber leur équilibre : perte de sommeil, cauchemars, phobies, troubles psychiques…
  • La dépression est la maladie la plus fréquente chez les endeuillés par suicide.
  • S'il peut permettre de souder certains couples, le suicide d'un enfant provoque souvent des ruptures, des divorces. Les enfants qui ont vécu un drame terrible doivent subir de plus la séparation de leurs parents.
  • Et enfin, le tabou du suicide étant si fort et les idées reçues tellement ancrées, qu'avec le bouche à oreille, « cette famille là » se retrouve parfois « au banc des accusés ». Or elles méritent plus d'attention que d'autres. Elles ont tout simplement besoin de respect, de reconnaissance de leur souffrance, d'une compassion non empreinte de pitié.

Avec plus de 16.000 appels par an, les bénévoles de l'Association Suicide Ecoute sont très occupés. La vocation : la prévention du suicide par l'écoute téléphonique. Depuis 10 ans, l'unique numéro d'appel national fonctionne 24h/24 et 7j/7 : 01 45 39 40 00.sur internet : http://suicide.ecoute.free.fr

Centres de lutte contre l'isolement et de prévention du suicide, Recherche et Rencontres : www.recherche-rencontres.org.

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Source : Dossier de presse de l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS), " Journées nationales pour la prévention du suicide du 2 au 9 février 2005 ", janvier 2005.