Le sport protège-t-il des maladies ?

De nombreuses études semblent démontrer que, parmi les nombreux bienfaits du sport, se trouverait également un renforcement des mécanismes immunitaires.

Nous connaissons tous des personnes qui résistent à toutes les tempêtes et d'autres qui tombent malades au moindre souffle de vent. A quoi est-ce dû ? Certains scientifiques se sont demandés si cette faiblesse immunitaire n'était pas le reflet d'une trop grande fragilité de l'organisme, elle-même liée à une exceptionnelle oisiveté. En clair, peut-être vivons-nous de façon trop confortable et, pour réveiller nos défenses immunitaires endormies, il faudrait se bouger un peu ! A l'origine, cette réflexion eut lieu aux Etats-Unis, pays où le degré d'inactivité d'une partie de la population fait réellement peur. Lors des sondages, 28% des Américains disent n'avoir aucune activité physique, pas même celle de promener le chien, tondre la pelouse ou monter les escaliers. A la question « quel est l'effort le plus violent que vous avez effectué au cours de la semaine écoulée ? », la réponse est presque toujours : « porter les courses du coffre de ma voiture jusqu'à la maison ». Chez nous, la situation est sans doute moins tragique. Mais la sédentarité demeure une menace.

Sans globules la vie est nulle

Des études ont donc été menées pour mesurer l'effet du sport sur l'appareil immunitaire. Des travaux sur des souris ont pu mettre en évidence une élévation du nombre de globules blancs à l'issue d'une petite séance d'entraînement. Un microbe qui pénètrerait alors dans l'organisme aurait plus de chance d'être repéré et éliminé. Même chose pour le cancer ! Grâce au surcroît d'activité des globules blancs, notamment des monocytes, on parviendrait mieux à neutraliser la prolifération des cellules tumorales. Bien sûr, le sport n'empêcherait pas les accidents de division cellulaire à l'origine des cancers, mais, lorsqu'ils se produisent, l'organisme réagit plus vite pour tout nettoyer. Bien entendu, il ne s'agit pas d'une garantie absolue. Beaucoup d'autres facteurs, notamment génétiques, entrent en ligne de compte. Disons seulement que le sport confère à l'organisme une vigilance accrue, ce qui s'observe d'ailleurs dans les statistiques épidémiologiques. Ainsi, une étude récente démontrait que le simple fait de marcher un peu plus d'une heure par jour en moyenne suffisait à faire baisser de 30% le risque de cancer du sein, quels que soient les facteurs de risques et antécédents familiaux (*).

L'excès nuit en tout

Mais attention ! La relation s'inverse au-delà d'un certain niveau de pratique. L'épuisement chronique de l'organisme et la chute de l'immunité qui suit chaque séance d'entraînement intensif fragiliseraient au contraire notre santé. Voilà qui explique la fréquence des infections, petites ou grandes, parmi les sportifs de haut niveau. En clair, sport et maladies dessinent une relation en « U » avec des risques extrêmes à la fois chez les personnes totalement sédentaires et extrêmement actives. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d'autres : le mieux est l'ennemi du bien !

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Source : The Journal of American Medical Association, 9 septembre 2003