Le sport, c'est bon pour la santé des seins !

Nous disposons de milliers d'études prouvant que le sport est bon pour la santé en général. Il protégerait même du cancer du sein ! Une étude française vient de montrer qu'il existe un lien direct entre la quantité de sport effectuée et le niveau de protection vis-à-vis du cancer du sein.

Le sport protège contre le cancer du sein

L'intérêt du sport pour la santé, et en particulier pour protéger contre le cancer du sein, s'est récemment vu conforter par une nouvelle étude menée par une équipe de l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Les auteurs avaient envoyé des questionnaires précis à 100.000 femmes nées entre 1925 et 1950. Tous les deux ans pendant douze ans, ces femmes ont dû répondre à un questionnaire sur leur activité physique. Pendant cette période, 3.424 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués et l'analyse statistique a révélé que la pratique régulière d'activité physique entraînait une nette diminution du risque (1). Mieux encore : l'étude montrait une parfaite proportionnalité entre le niveau de dépense et l'occurrence de la maladie. Elle se basait pour cela sur une échelle d'intensité de l'exercice qui débutait à 1 pour la position assise. Ensuite, les choses allaient crescendo. Cuisiner recevait l'appréciation 2. Venaient alors le yoga (de 2,5 à 3,5), le bricolage (de 3 à 5), le vélo (de 4 à 10), la natation (de 4 à 11), le squash (12), etc.

Plus de sport, moins de cancers du sein

A partir de cette échelle, on pouvait introduire un tas de nuances dans la décroissance linéaire entre la maladie et la dépense physique. Par exemple, une femme qui ferait cinq fois du sport par semaine verrait son risque relatif de cancer du sein diminuer de 38%. Le bénéfice est moindre pour celle qui se contente de faire le ménage. Il reste qu'à raison de 14 heures par semaine, on obtient une réduction du risque de 18%. En clair, plus elle se dépense et mieux la femme est protégée. Cette relation résiste même à l'influence des autres facteurs de risque signalés plus haut : surpoids, traitement hormonal substitutif, génétique, nulliparité (on désigne ainsi les femmes qui n'ont pas eu d'enfant). Bien entendu, cette étude dévoile ses limites, d'ailleurs admises par Françoise Clavel Chapelon en personne (2). Ne serait-ce que parce qu'elle recourt à la technique du questionnaire qui n'empêchera jamais certaines de s'attribuer des dépenses physiques surévaluées ou de mal doser la dépense en faisant un tour de bicyclette. Reste tout de même que le résultat est assez probant pour pouvoir affirmer haut et fort : Mesdames, faire du sport est bon pour vos seins! Quant à la question du pourquoi, tout le monde se perd en conjectures. Certains spécialistes évoquent la perte de poids. D'autres pensent plutôt à une réorganisation sur le plan hormonal. Ou alors, il s'agirait peut-être d'un renforcement des mécanismes de défense immunitaire : un corps plus aguerri détecte et élimine les petits cancers avec une plus grande efficacité.

(1) INSERM, 20 janvier 2006, in Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention.

(2) Quotidien du médecin n° 7883, le 24 janvier 2006. Le Dr Françoise Clavel-Chapelon (Institut Gustave Roussy, Villejuif) a publié dans la revue International Journal of Cancer les résultats de l'étude françaiseE3N sur le risque de cancer du sein lié au traitement hormonal substitutif de la ménopause.

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