Sida : un vaccin thérapeutique en bonne voie

Une équipe de chercheurs français a mis au point un vaccin capable de diminuer la charge virale et de maintenir une immunocompétence contre le virus du sida. En d'autres termes, il n'empêche pas l'infection, mais atténue l'agressivité du virus chez les sujets déjà atteints du sida. Pour l'instant, le protocole est complexe, mais cette découverte offre un espoir thérapeutique très intéressant, qui permettrait de s'affranchir des trithérapies.

Ce candidat vaccin, testé avec succès pour la première fois chez l'homme, est à base de cellules dendritiques et de virus inactivé. Il pourrait représenter une stratégie permettant de bloquer la progression de la maladie ou d'éviter le recours aux trithérapies. Explications.

L'approche est la suivante : éduquer certaines cellules du système immunitaire du malade, les cellules dendritiques, pour qu'elles déclenchent une réponse de défense capable de contrôler l'infection par le virus du sida (VIH). Toutefois, si cette méthode fonctionne, elle est lourde, individuelle et difficile à mettre en oeuvre.

En effet, pour fabriquer le vaccin, il faut successivement prélever, chez chaque patient, les cellules dendritiques, en extraire le virus qui a infecté le malade, rendre ce virus inactif, injecter les particules virales dans d'autres cellules dendritiques et enfin les réinjecter au patient. Au final, ces cellules dendritiques sont porteuses des antigènes du virus et provoquent donc une réponse immunitaire capable de détruire les cellules infectées par le VIH.

Ce type de vaccin a été réalisé pour 18 volontaires brésiliens non traités, c'est-à-dire ne recevant pas de trithérapie. Chaque patient a reçu trois injections de ce vaccin fabriqué sur mesure, à des intervalles de deux semaines. Quatre mois plus tard, les charges virales ont été réduites en moyenne de 80%. Et une suppression de plus de 90% de cette charge virale a été constatée chez huit d'entre eux.

Ces résultats préliminaires sont encourageants. Reste à améliorer les capacités de ce vaccin à long terme, car après une année de surveillance, le virus est réapparu chez les huit patients dont la charge virale était presque devenue indétectable. Ensuite, il faudrait mettre au point une deuxième génération de vaccin qui, cette fois, ne contiendra aucun composant issu de chaque patient, seule condition pour une utilisation à grande échelle de celui-ci.

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Source : Nature Medicine, novembre 2004, édition accélérée en ligne.