Sida : le gouvernement censure la prévention

Alors que la « niaiserie indiscutable et l'inefficacité certaine » avaient déjà été dénoncées par les Associations, le gouvernement ressort pour sa campagne estivale 2001 de prévention sur le sida, les spots TV déjà diffusés l'an dernier. Face à une telle décision, on se demande à nouveau pourquoi les deux films créés par le Comité Français d'Education pour la Santé (CFES), bien plus percutants et compréhensibles pour le grand public, ont été refusés au profit d'une campagne qui ne remplit pas son rôle de prévention.

Devant une campagne 2000 qui a manqué visiblement son objectif de prévention, car elle n'aide pas le téléspectateur à comprendre comment il peut réduire ses risques de contamination, les Associations, qui n'avaient pas été contactées lors de la création des spots TV, se sont mobilisées en proposant deux films abordant la sexualité sans détour, sans puritanisme ni voyeurisme. Réalisés l'an dernier par le CFES, ces spots audacieux avaient l'avantage de représenter diverses pratiques sexuelles auxquelles le public pouvait s'identifier. Pour la première fois bien en phase avec la réalité, l'un de ces deux spots portait le message pertinent suivant: « Il y a 1.000 façons de vivre sa sexualité et deux réflexes à adopter: le préservatif à tous les coups, le dépistage au moindre doute. »

Une censure nette !

Cette façon de voir les choses n'a pas dû plaire au gouvernement, puisque Lionel Jospin et son administration ont interdit la diffusion de ses films. Pourquoi, comment, sur quels critères? Bien des interrogations demeurent … Quel rôle les pouvoirs publics reconnaissent-ils finalement au CFES, à la Direction Générale de la Santé et aux Associations de lutte contre le sida?

Un avenir incertain ?

En plus des 5.000 nouvelles contaminations par le virus du sida chaque année, combien en faut-il encore pour que le gouvernement se décide à accepter des campagnes qui tranchent radicalement et qui remplissent enfin leur rôle de prévention avec efficacité et courage. Il est temps de parler ouvertement des risques de transmission, et donc de pratiques sexuelles et des moyens de se protéger.

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