Et si un bilan psychologique était utile à votre enfant ?
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Un bilan psychologique, dans quel but ?

Tout d'abord, il s'agit de faire le point pour faire la part des choses entre ce qui ne fonctionne réellement pas bien, ce qui est en panne, et donc ce qui doit alerter et faire rechercher des solutions et puis ce qui est tout à fait normal et banal, qui relève des variations individuelles naturelles du développement de l'enfant. En effet, un enfant donné peut voir son développement se faire un peu plus lentement sur un point précis (motricité fine ou langage par exemple), sans que ce soit inquiétant. Le bilan va aussi définir les points forts et les points faibles de l'enfant. Il peut par exemple avoir une excellente mémoire, mais une motricité fine très difficile ou une très bonne aptitude à l'expression orale mais des difficultés de compréhension quand on lui parle…Ce bilan sert bien sûr encore à trouver comment aider l'enfant qui présente des difficultés. Un enfant peut avoir besoin de rééducation, à savoir que la capacité déficitaire peut être stimulée pour l'aider à se développer. Peut-être qu'il aurait besoin de séances d'orthophonie dans un but précis. Ce bilan psychologique est alors très important. Car si l'on envoie un enfant faire de l'orthophonie sans diagnostic précis de ses difficultés, on peut ne pas parvenir à l'aider. En effet, une dyslexie peut correspondre à des troubles très divers comme un trouble de la mémoire de travail ou un trouble du regard…Le bilan peut aussi préconiser une stratégie de contournement : on aidera alors l'enfant en s'appuyant sur ses points forts pour compenser ses points faibles. On pourra aussi réfléchir à la mise en place d'outils, en particulier informatisés.

Ce bilan psychologique, en quoi consiste-t-il exactement ?

La première phase, c'est un échange avec les parents sur l'histoire du développement de leur enfant. Elle dure 1 heure et demie et ils sont interrogés sur le déroulement de la grossesse, les premiers apprentissages de leur enfant…La deuxième phase, c'est de passer au moins 2 fois 3 heures avec l'enfant, pour tester son fonctionnement cognitif. Cela dure assez longtemps, car on a besoin de tester de nombreuses fonctions neurologiques. Cela se met en oeuvre par la réalisation d'un grand nombre de petits exercices très différents les uns des autres. Nous testons la prise d'informations visuelles, la perception de la taille, la perception des orientations, l'oculomotricité. De même nous travaillons sur la motricité fine (automatisation de gestes rapides, séquences, précision, coordination...). Nous proposons des exercices mobilisant les praxies ou inscription des gestes intentionnels dans l'espace que l'on pourrait expliquer par : « j'ai un projet dans la tête, comment je fais pour le réaliser ». On teste aussi le langage dans son expression, mais aussi la réception, la compréhension, et cela se fait tant sur le langage écrit que sur le langage oral.Les tests concernent encore les différents systèmes de mémoire, de raisonnement, de planification, d'anticipation, les systèmes attentionnels (sur base visuelle ou auditivo-verbale).On peut ainsi, par exemple, repérer qu'un enfant comprend très bien un schéma, mais pas les explications. Un autre peut comprendre les explications en langage verbal mais ne pas comprendre le même schéma… L'intérêt, c'est que l'on comprend ainsi les modes de fonctionnement privilégiés d'un enfant donné et que cela pourra l'aider dans ses apprentissages, dans sa scolarité et dans sa vie toute entière. La dernière phase du bilan psychologique, c'est l'analyse des résultats. Le neuropsychologue rédige un document d'une dizaine de pages pour expliquer les observations, les conclusions, les recommandations qu'il préconise pour l'enfant. Ce document est alors remis aux parents. Finalement, quand vous parlez de ce bilan, on se dit que même après 15 ans, même à l'âge adulte, on aimerait bien mieux se connaître de cette manière !C'est vrai que je reçois aussi des étudiants par exemple qui ne sont pas particulièrement en difficulté importante, mais qu'un bilan peut énormément aider. Ils découvrent qu'il existe une manière d'apprendre qui est bien plus efficace pour eux, plus rapide aussi. Et ils peuvent donc s'apercevoir qu'ils n'utilisaient pas la bonne manière d'apprendre. Et même plus tard, cela peut se révéler très intéressant de mieux se comprendre bien sûr.* Hervé Glasel est neuropsychologue spécialisé dans le développement de l'enfant. Il participe à des recherches fondamentales sur l'acquisition du langage. Il est aussi ancien élève de l'Ecole Polytechnique. Il consulte à Paris au centre Pluridis.

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