Le sexe, ça n'est pas seulement une technique...

La sexualité, ce n'est pas une méthode, ni même seulement un échange relationnel. Cela va beaucoup plus loin puisqu'il existe une dimension sacrée dans l'amour charnel. Interview avec le Dr Gérard Leleu, auteur de " Sexualité, la voie sacrée " aux éditions Albin Michel.
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Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire ce livre ?

Dr Leleu : Ce qui a déclenché l'envie de parler de sacré à propos d'amour, c'est la découverte de la pratique des « tournantes ». J'ai été choqué de voir qu'il était possible d'atteindre un tel point de mépris pour la femme et de tourner le dos au sacré de la sexualité, qui est pourtant tellement important. Je me suis dit « finalement, ces garçons, personne ne leur a appris autre chose, il faudrait écrire pour témoigner que la sexualité, c'est le respect, la beauté, et que cela témoigne de la lumière qui est en nous… » Pour moi, et depuis toujours, je pense foncièrement que la sexualité est extraordinaire, sacrée.

D'après vous, pourquoi a-t-on perdu le sens du sacré ?

Dr Leleu : En occident, on a réprimé la sexualité pendant 2.000 ans. Et brusquement, on s'est rendu compte que le sexe n'était pas un péché. Oter le péché c'est bien, mais ça laisse un vide. Et ce vide de sens a été remplacé par le X ou le porno. Si nous n'avons pas le sens du sacré de l'érotisme en occident, c'est aussi à cause de la peur de la femme. Nous, les hommes, nous avons peur de perdre la liberté à cause de la passion sexuelle. Nous avons trop envie de retourner dans les bras merveilleux de la femme, cette magicienne. Nous avons peur d'être épuisé par la femme, nous avons peur qu'elle prenne le pouvoir. Alors, quand on a peur de quelqu'un, on lui donne un statut social inférieur, on la réprime, y compris physiquement (excision), on l'enferme sous des voiles, dans des harems ou dans des gynécées, on la lapide ou la décapite si elle est infidèle, on la dévalorise, on la rabaisse…C'est une perversion, car l'homme croit qu'il ne pourra pas bander avec une déesse… On croit (comme dans le X) que l'on ne peut désirer sexuellement qu'une « putain ». Mais on se trompe.

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